La presse étrangère dresse le portrait de François Hollande, de «Monsieur Flanby» à «Monsieur le président»
MONDE - Pour les médias étrangers, une page se tourne, et celle qui s'ouvre est incertaine...
Sa personnalité
«Au revoir, président Bling Bling», écrit en français le Daily Mail. Comme beaucoup, le quotidien britannique oppose la personnalité de François Hollande à celle de Nicolas Sarkozy. Pour Die Welt, «Normalo-Hollande» succède à «l'hyper Sarkozy» et promet un style «moins people» que son prédécesseur. LeWashington Post voit même dans François Hollande un «président accidentel».
Dans un long portrait, la télévision canadienne CBC rappelle tous ses surnoms: «Pizza boy», pour ses déplacements en scooter, «l'homme marshmallow» pour ses anciennes rondeurs, ou encore celui le plus repris par les médias étrangers: «Monsieur Flanby». Mais pour The Daily Beast, Hollande est également «vif et drôle», et ce qui compte désormais, c'est qu'il est devenu «monsieur le président».
Sa politique
Pour La Reppublica, «une page se tourne». Après 17 ans de présidence de droite, Hollande incarne «le renouveau du socialisme». Le London Evening Standard n'est n'est pas d'accord: «Hollande n'est pas Tony Blair. Il n'a pas redécouvert la politique de gauche ni même un nouveau packaging». Pour le tabloïd, Hollande est le «fils spirituel» de Mitterrand.
The Economist va même plus loin. L'hebdo conservateur estime que le nouveau président français est «dangereux», car «sa politique va mettre un frein à la rigueur instaurée» par Berlin.
L'impact de l'élection sur l'axe franco-allemand inquiète dans de nombreux pays, principalement aux Etats-Unis. Forbes craint des secousses sur le pacte de stabilité de la zone euro, qui entraîneraient Wall Street dans une spirale infernale.
Tous les médias étrangers ne partagent pas ce point de vu. Pour CBC, Hollande est «un homme de compromis», et le choix du Premier ministre permettra d'en savoir plus sur ses priorités: Martine Aubry serait «un signal fort envoyé à la gauche» tandis que Jean-Marc Ayrault, germanophile, permettrait «de rassurer le voisin allemand».