Récolter le sel de la mer Morte pour stabiliser le littoral
JERUSALEM (Reuters) - Israël a l'intention de récolter le sel au fond de la mer Morte dans l'espoir de préserver sa côte sud.
Ce projet, dont la mise en oeuvre doit commencer dans les semaines à venir, est censé permettre d'empêcher que les eaux de la mer, dont le niveau monte depuis quelques années à un endroit, n'envahissent un complexe hôtelier érigé au sud-ouest.
Le ministère israélien du Tourisme indique que ce chantier sera financé pour l'essentiel par la compagnie Dead Sea Works, filiale d'Israel Chemicals, deuxième plus grosse entreprise cotée à la Bourse de Tel Aviv, dont l'extraction de potasse est en partie responsable de la modification du littoral.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, s'engageant à ce que son gouvernement "sauve la mer Morte", a tranché fin juin en décidant que la récolte du sel serait la meilleure méthode à suivre.
L'état de cette mer très salée, située à l'altitude la plus basse sur Terre, à près de 400 mètres en dessous du niveau de la Méditerranée, alarme les écologistes du monde entier. Les trois gouvernements ayant une côte sur cette mer - Israël, la Jordanie et l'Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie occupée - ont joint leurs énergies pour tenter de la sauver.
Le niveau de la mer baisse globalement au rythme d'un mètre par an, mais la mer Morte est dans les faits constituée aujourd'hui de deux lacs - le bassin le plus étendu au nord, et un autre, plus réduit, au sud; c'est celui que concerne le plan israélien actuel.
Du fait de l'évaporation, les sédiments salés de cette zone de la mer coulent, ce qui provoque une hausse du niveau de la mer dans cette partie-là, de l'ordre de 20 cm par an, et l'eau menace les hôtels du littoral. En continuant de récolter le sel, le niveau de l'eau restera constant, explique Jiwchar Ganor, professeur de géologie et de sciences de l'environnement à l'université Ben Gourion.
Des désaccords persistent sur le financement de l'opération de récolte du sel.
Pour le ministre du Tourisme Stas Misezhnikov, la majeure partie des fonds doivent provenir de Dead Sea Works, qui est le sixième producteur de potasse au monde. "Le pollueur doit être le payeur", estime-t-il.
Mais le vice-président de Dead Works chargé des infrastructures, Noam Goldstein, ne l'entend pas de cette oreille et pour lui, la récolte de 16 millions de mètres cubes de sel doit être financée pour l'essentiel par l'Etat.
Ari Rabinovitch, Eric Faye pour le service français Reuters News Yahoo 03/07/2011
http://fr.news.yahoo.com/récolter-le-sel-la-mer-morte-pour-stabiliser-085847859.html