Le gouvernement ne cesse de le répéter : il n'y aura pas de hausse générale d'impôt en France. Pourtant, les prélèvements qui pèsent sur les ménages augmenteront de 4,7 milliards d'euros en 2011 (et de 8,4 milliards pour les entreprises) ! À cela Bercy rétorque que la plupart des mesures consistent en des coupes dans les niches fiscales et sociales (rabot de 10 %, suppression de certains dispositifs comme l'abattement pour emploi à domicile). Personne n'étant obligé d'utiliser une niche, on ne peut parler de hausse générale de la fiscalité. Sauf que dans les budgets de l'État et de la Sécu de 2011, le gouvernement a aussi pris des mesures qui toucheront tous les Français : TVA sur les box Internet, taxe sur l'électricité, fin des avantages pour les nouveaux mariés, etc. Les épargnants subissent eux une forte hausse des prélèvements. Et ce en attendant la réforme de la fiscalité du patrimoine promise pour la mi-2011, qui devrait voir la fin du bouclier et l'aménagement - si ce n'est la disparition - de l'ISF.
Placements financiers
Les épargnants seront encore plus taxés.
Assurance-vie : prélèvement chaque année
Les contrats d'assurance-vie multisupports comportent des placements sans risque (compartiment en euros) et des placements plus risqués (compartiment en unités de compte). À partir du 1er juillet 2011, les revenus du compartiment en euros seront soumis aux prélèvements sociaux chaque année, et non plus comme aujourd'hui au dénouement du contrat.
Plus-values taxées à 19 %
Pour les ventes réalisées à partir de 2011, le taux d'imposition des plus-values de cessions de titres (actions, obligations…) passe de 18 % à 19 %. À partir de 2011, quel que soit le montant de la cession, les plus-values seront soumises à l'impôt et aux prélèvements sociaux. Actuellement, si les cessions de titres sont inférieures à 25 830 euros par an, le contribuable est exonéré d'impôt mais subit des prélèvements sociaux (CSG et CRDS essentiellement).
Dividendes davantage taxés
Les ménages peuvent choisir de faire imposer leurs dividendes et leurs intérêts à un taux fixe (le prélèvement forfaitaire libératoire de 18 %) ou au barème de l'impôt sur le revenu. Pour les dividendes et intérêts perçus en 2010, imposés en 2011, le prélèvement forfaitaire libératoire passe à 19 %. Les ménages ayant opté pour le barème voient disparaître un avantage spécifique, le crédit d'impôt de 50 % sur les dividendes.
Prélèvements sociaux relevés
En 2011, les prélèvements sociaux sur l'épargne (plus-values, dividendes, assurance-vie, revenus fonciers…) passeront à 12,3 %, contre 12,1 %. Au total, un contribuable sera ponctionné à 31,3 % (19 % + 12,3 %) de sa plus-value.