Réunion interministérielle sur la Grèce sous la houlette de Nicolas Sarkozy, le 1er mai 2010.

Réunion interministérielle sur la Grèce sous la houlette de Nicolas Sarkozy, le 1er mai 2010.

France 3
Un accord a été conclu samedi soir entre le gouvernement grec, l'UE et le FMI sur l'aide financière à la Grèce

L'accord devant permettre de débloquer les fonds, annoncé par une source au ministère grec des Finances, sera détaillé dimanche lors d'un conseil des ministres à Athènes.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde a indiqué samedi que le montant total du plan de soutien financier à la Grèce devrait être compris entre 100 et 120 milliards d'euros.

 


"Le FMI et la Commission européenne ont parlé d'une fourchette entre 100 et 120 milliards d'euros", a déclaré la ministre de l'Economie à l'issue d'une réunion de travail à l'Elysée avec Nicolas Sarkozy, en indiquant que le plan d'aide se échelonné sur trois ans.

Sur le plan de 100 à 120 milliards d'euros, la France devrait financer "à peu près 21%" du montant de l'aide versée par l'Eurogroupe, c'est-à-dire après déduction de l'enveloppe du FMI, a confirmé Mme Lagarde. La France s'est engagée à débloquer la première année un maximum de 6,3 milliards - dont 3,9 dès 2010 - sur les 30 milliards de l'UE (en plus des 15 du FMI).

L'Assemblée devrait adopter lundi soir - ou au plus  tard mardi - à l'unanimité la version française du plan d'aide UE/FMI à la Grèce,  avec des débats à la marge sur des sujets échappant à ses compétences: le taux d'intérêt (5%) et le danger d'attendre face à la spéculation. Le processus législatif sera bouclé dans la semaine, ce "projet de loi de finances rectificative" devant être voté dans la foulée au Sénat.

Le plan de sauvetage du pays annoncé dimanche
L'accord entre Athènes, les Européens et le FMI pour débloquer l'aide financière à la Grèce sera annoncé dimanche matin lors d'un  conseil des ministres. Le Premier ministre grec Georges Papandréou annoncera en ouvrant cette réunion, dans une allocution qui sera retransmise en direct à la  télévision, la conclusion de l'accord. Son ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, présentera ensuite au conseil les grandes lignes des mesures supplémentaires d'austérité que le pays s'est engagé à prendre.

Les Européens et le Fonds monétaire international négocient depuis plusieurs à jours à Athènes avec le gouvernement grec le déblocage de prêts sur trois ans à la Grèce, d'un montant total de 45 milliards d'euros la première année. En échange, ils demandent au gouvernement de nouvelles mesures d'austérité draconiennes, durcissant encore la cure de rigueur déjà annoncée.

Réunion de l'Eurogroupe dimanche et plus tard, un sommet européen
Jean-Claude Juncker (AFP/Paget)Le chef de file du groupe des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a convoqué une réunion de l'Eurogroupe dimanche après-midi à Bruxelles afin de discuter de la validation du programme d'aide à la Grèce, a indiqué son porte-parole vendredi.

En outre, les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro devraient tenir un sommet le 7 mai au soir, ou le 8 mai, à Bruxelles, et non plus le 10 comme envisagé un moment, pour approuver définitivement l'activation du plan d'aide à la Grèce, a indiqué vendredi une source diplomatique.

Une fois approuvé par les ministres des Finances, le déclenchement de l'aide doit en principe être adopté à l'unanimité par les Etats de la zone euro, sans lequel le versement des prêts ne peut débuter. Or, selon une source européenne, les chefs d'Etat pourraient laisser leurs ministres des Finances prendre la décision dès dimanche pour accélérer le processus et éviter que la crise s'aggrave dans la zone euro.

Une cure d'austérité
Le Premier ministre grec Georges Papandréou a laissé entendre qu'il était prêt à céder aux exigences draconiennes de l'UE et du FMI. "Les mesures économiques que nous devons prendre sont nécessaires pour la protection de notre pays, pour notre survie, pour notre avenir, afin que nous puissions rester debout", a-t-il lancé vendredi devant le Parlement.

Le Premier ministre grec Georges Papandréou en avril 2010 (AFP - EUROKINISSI - Tatiana Bolari)En échange de leur aide, les négociateurs européens et du FMI présents à Athènes demandent au gouvernement grec une cure d'austérité. Les économies exigées seraient de l'ordre de 25 milliards d'euros sur deux ans, a indiqué jeudi un syndicaliste après une rencontre avec le Premier ministre. Cet effort inédit au sein de la zone euro permettrait à la Grèce de ramener son déficit public d'environ 14% du produit intérieur brut (PIB) en 2009 aux alentours de 4% fin 2011. Pour l'heure, Athènes s'est engagé à afficher un déficit de 5,6% fin 2011.

"Les autorités grecques prendront toutes les mesures nécessaires pour corriger les déséquilibres fiscaux et budgétaires", a assuré vendredi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Le risque de contagion de la crise aux autres maillons dits faibles de la zone euro, comme le Portugal et l'Espagne, a semble-t-il convaincu les dirigeants européens les plus réticents - à commencer par l'Allemagne - de la nécessité de débloquer une aide internationale conséquente. Jeudi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble a joué l'apaisement en estimant que la Grèce aurait besoin de moins d'aide en 2011 et en 2012 que cette année.

01/05/2010 Info France 3