AFP - Þór Kjartansson

 

L'éruption et la colonne de cendres crachée par le volcan islandais Eyjafjöll depuis le 14 avril ont nettement diminué

"Le volume de cendres (rejeté) a beaucoup baissé" et la colonne ne dépasse plus les
3000 m, soit moins de la moitié de ce qu'elle était au plus fort de l'éruption, selon une sismologue au département de géophysique de l'Université d'Islande.

Le volcan Eyjafjöll est en éruption depuis une semaine. Il est situé sous un glacier, ce qui, en raison de la vapeur d'eau a tendance à démultiplie les effets de sa colère.

Des experts ont averti que l'éruption pourrait durer encore plusieurs semaines. La dernière éruption date de 1821.

Il est "difficile de prédire ou de comprendre pendant combien de temps un volcan va être en éruption. Certaines sont relativement courtes mais d'autres durent des mois", explique Dougal Jerram, du département des Sciences de la Terre à l'université anglaise de Durham.

"Actuellement le volcan se dégonfle... Nous nous attendons à voir rapidement  un changement" dans l'intensité de l'éruption, indiquait samedi la géophysicienne Sigrun Hreinsdottir de l'Université d'Islande, qui a toutefois mis en garde contre d'éventuelles nouvelles explosions du volcan en préparation.

Une première éruption d'Eyjafjöll, entamée le 21 mars dans un autre cratère, le Fimmvurduhals, a cessé après trois semaines, et la durée de l'éruption actuelle devrait être similaire, selon elle. La scientifique a néanmoins jugé "très probable" que même si l'éruption prenait fin, une ou plusieurs puissent suivre.

Historiquement, les éruptions d'Eyjafjöll ont souvent réveillé le volcan voisin Katla, considéré comme beaucoup plus dangereux, et qui est endormi depuis 1918.

"C'est pourquoi nous surveillons Katla de très près actuellement", explique-t-elle. "La dernière fois que cela c'est produit, il y a eu 13 mois d'activité avant que Katla ne se réveille. Donc cela pourrait se produire dans deux mois ou même  demain, on ne sait pas", poursuit la géologue.

Depuis mercredi dernier, l'éruption continue d'émettre d'importants nuages de cendres qui peuvent non seulement limiter la visibilité mais risquent également d'endommager les réacteurs des appareils. En 1982, un vol de la British Airways avait perdu toute puissance dans l'ensemble de ses réacteurs en traversant un nuage de cendres au-dessus de l'Indonésie. Il avait fait une chute de plusieurs milliers de pieds avant de toucher une nappe d'air non polluée, ce qui avait pu permettre à ses moteurs de redémarrer.

19/04/2010 Info France 3