Une petite introspection s'impose car, selon une étude américaine réalisée en 2000, les enfants qui ont souffert du pessimisme parental de façon précoce risquent de devenir dépressifs à l'âge adulte. Et à tout le moins pessimistes à leur tour.
On ne s'en rend pas toujours compte, mais au quotidien, on fait passer des tas de messages pessimistes à notre progéniture. Sans le vouloir. Simplement parce que l'enfant ne dispose pas toujours de la clé de lecture du second degré. Ainsi quand on laisse échapper un laconique "De toute façon, on finira tous au chômage ! " devant un JT relatant des fermetures d'usines à répétition, ou que l'on laisse entendre que le voisinage ne nous porte pas dans son coeur, on transmet à notre enfant un message clair : il va lui falloir surveiller ses arrières !
En se méfiant de l'adversité, notre enfant montre un certain instinct de survie.
Chic, ça veut donc dire qu'il l'aime, la vie.
Positivez le quotidien
Heureusement, à cet âge, rien n'est figé. La manière d'appréhender la vie évolue tout au long de l'enfance et l'exemple parental est une bonne école. Mettre en place un petit rituel de dédramatisation est donc une nécessité vitale ! Il suffit d'une petite phrase, genre "Ce nest pas la mer à boire !", que l'on répète comme un mantra à chaque difficulté, pour apprendre à notre enfant à relativiser.
Et que l'on accompagne d'un petit jeu de problème-solutions : dire "Il n'y a plus de pain ? Chic, on va faire des crêpes !" est autrement plus structurant quune remarque désabusée : "Et bien entendu, la boulangerie est fermée, c'est vraiment le pompon !". Ce petit rituel donne à l'enfant un repère positif : il n'y a pas de problème sans solution, et trouver une solution, cest amusant !
Encouragez ses projets
En se projetant dans un futur proche, votre enfant se détache de son angoisse.
Qui sera toujours là, tapie dans un coin. D’où la nécessité de parler avec lui de ses rêves, pour l’amener à se projeter dans un futur positif.
Il veut être vétérinaire ? Plutôt que de lui rappeler ses lacunes en maths qui, dès le CE2, vont barrer la route de son rêve aussi sûr que deux et deux font quatre, on l’emmène au zoo et on le laisse imaginer quels animaux il aimerait soigner plus tard. C’est cette capacité à se projeter qui l’aidera à dépasser ses phobies, surtout si on sait valoriser ses progrès.
Valorisez ses projets
L’erreur à commettre serait de le culpabiliser de ne pas savoir saisir toutes les chances qui s’offrent à lui. Ainsi, si votre enfant la peur de monter sur un poney, inutile de lui faire remarquer qu’il fait bien le difficile, tiens, alors que tant d’enfants défavorisés aimeraient être à sa place !
Votre enfant ne se construit pas par rapport aux autres, mais en fonction de sa propre capacité à dépasser ses problèmes. Valoriser ses progrès, même minimes, est bien plus porteur de sens : "Tu vois, aujourd’hui, tu as réussi à curer les sabots de ton poney !". Voilà une victoire à mettre à son actif qui lui donnera (un peu plus) confiance en lui. Et la confiance, c’est la clé d’un tempérament qui prend les problèmes à bras le corps pour trouver les solutions, au lieu de se lamenter sur la difficulté de l’existence.
Un vrai remède anti-crise à tester dès l’école maternelle…
A lire pour aller plus loin : Pourquoi j’ai peur, de Hélène Brunschwig, éd. Louis Audibert.