C’est ce que titre Le Parisien, qui fait savoir qu’« une enquête publiée par l’UFC-Que Choisir dénonce les comportements «alarmants» dans un grand nombre d’officines et demande la fin de leur monopôle ».
Le journal remarque ainsi : « Absence de conseils, prix exagérés… […] Les pharmaciens sont-ils à la hauteur de leurs obligations ? «Non», répond l’UFC-Que choisir, qui a présenté les résultats d’un testing édifiant sur le respect par ces derniers de leur mission de conseil lors de la vente de médicaments accessibles sans ordonnance ».
Le Parisien explique qu’« entre décembre et janvier derniers, les bénévoles de l’UFC se sont rendus dans 648 officines », pour « vérifier les prix, l’affichage des informations et, surtout, tenter d’acheter deux médicaments incompatibles (de l’aspirine Upsa vitamine C et du Rhinureflex), dont la consommation simultanée peut entraîner un risque d’hémorragie intestinale. Leur conclusion est sans appel : seule une officine sur deux est dans les clous ».
Le quotidien précise qu’« à Paris, alors même que la concurrence entre officines fait rage, le défaut de conseils atteint des sommets, avec 64% d’absence de mise en garde spontanée ! Pis, lorsque ledit client tente de «repêcher» le professionnel en lui demandant la posologie, seuls 10% se souviennent tout à coup de leur devoir d’information ».
« Enfin, très peu de pharmaciens ont pensé à demander au client ses antécédents médicaux pour déceler une éventuelle allergie à l’aspirine… », continue le journal.
Le Parisien remarque que « fin 2011, l’Agence de sécurité sanitaire avait publié à destination des professionnels de santé, et notamment des pharmaciens, une «alerte» sur le Rhinureflex et ses effets secondaires. Alors que cette sensibilisation était toute fraîche à l’époque du testing, près de 9 pharmaciens sur 10 auprès desquels ce médicament était acheté ont pourtant oublié de le signaler ».
Le journal souligne en outre que « selon les officines, le prix de la même boîte d’aspirine vitamine C varie de 1,30 € à 4,98 € ! », ou encore note que « dans 47% des cas, les prix sont «peu lisibles» voire «absents» ».
Le quotidien relève que « tous ces griefs démontrent que le monopole des pharmacies sur la vente de médicaments «n’est plus justifié», conclut l’UFC ».
Le Figaro économie note également que l’association de consommateurs « polémique avec les pharmaciens » et « dénonce le manque de concurrence. Elle prône un encadré mentionnant les principaux risques d’interactions, directement sur les boîtes de médicaments sans ordonnance, et l’interdiction de la publicité hors du lieu de vente ».
« Et surtout, elle demande leur vente en parapharmacie et en grande surface, sous la surveillance d’un pharmacien diplômé. Le pire des chiffons rouges à agiter pour la profession », retient le quotidien.
Philippe Gaertner, président du syndicat de pharmaciens FSPF, réagit : « Je ne sous-estime pas le problème. Sans que cela n’excuse rien, je peux l’expliquer par la routine : le plus souvent, quand on prévient qu’il ne faut pas utiliser ibuprofène et aspirine en même temps, les gens lèvent les yeux au ciel et expliquent qu’ils savent et que la deuxième boîte n’est pas pour eux. Mais il faut répéter sans arrêt à nos salariés que le conseil doit être systématique ».
Les Echos retient pour sa part que « le bilan dressé par l'UFC-Que Choisir est sévère », notant que « la vente en accès libre de plus de 400 médicaments dans les pharmacies, autorisée depuis 2008, est un échec », selon l’association.
Le journal indique que « les prix des produits d'automédication, qui sont libres, ont augmenté beaucoup plus vite que l'inflation ! C'est l'Insee qui le relève : + 5,2% entre 2008 et 2011, alors que, sur la même période, l'inflation n'a été que de 3,75% ». Philippe Gaertner remarque néanmoins que « les prix sont parmi les plus bas d'Europe ».
Laurent Frichet Médiscoop Tsavopresse 28-03-2012