Les taux de grévistes comptabilisés par la direction de la SNCF jeudi étaient en légère hausse, malgré les contacts noués dans les régions: 31,8% chez les conducteurs (28,9 mercredi), 29% chez les contrôleurs (contre 27,5%), 4,51% pour l'ensemble des cheminots (contre 3,9%).

A Toulouse, la circulation des trains a été interrompue en début d'après-midi après l'envahissement des voies par les grévistes. Elle a repris après leur évacuation par les CRS. En Languedoc-Roussillon, des cheminots ont occupé des postes d'aiguillage à Montpellier, Sète, Béziers, Narbonne.

La CGT avait annoncé mercredi avoir obtenu de la direction régionale de Paca "une série d'engagements non  négligeables répondant à nos revendications" avec l'ouverture de négociations.

Mais les conducteurs et les contrôleurs de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) ont voté jeudi la poursuite de la grève à une forte majorité. "On veut du concret et non une simple lettre de cadrage sans contenu", a précisé le syndicat SUD.

Dans la matinée, la CGT avait fait état de discussions dans une dizaine de régions, qui pourraient permettre "de nouer des négociations".

Prévisions pour vendredi et le week-end
Alors qu'un vaste chassé-croisé de vacanciers est attendu ce week-end, 90% des TGV Sud-Est vont circuler, a assuré la SNCF, le reste du trafic grande vitesse vers les autres  régions étant normal.

Hors réseaux TGV, le trafic sera vendredi très proche de celui enregistré ces derniers jours: 88% des Transilien, 80% des TER (parfois via des bus), 76%  des Intercités, et 63% des Corail et Téoz, selon la SNCF.

La SNCF a suspendu depuis mercredi matin les ventes de billets sur les TGV entre Paris et le sud-est (allers et retours) jusqu'à dimanche "parce que nos trains sont déjà fortement chargés", a expliqué un porte-parole de la direction régionale Paca de la SNCF.  "Nous ne voulons pas promettre ce que nous ne pouvons tenir", a-t-il ajouté,  soulignant que la SNCF voulait garantir de bonnes conditions de voyage à ceux qui ont déjà acheté leurs billets alors que les trains concernés sont déjà  réservés à 90%. Mercredi, 14 TGV sur les 17 prévus circulaient entre Paris et  Marseille.
   
Le week-end prochain s'annonce chargé puisque les vacances scolaires de  printemps s'achèvent dans la zone B comprenant notamment les académies d'Aix-Marseille et Nice, débutent dans la zone C (Paris et sa région ainsi que  Bordeaux) et se poursuivent dans la zone A.

Concernant les dédommagements, les voyageurs victimes de la grève seront remboursés à 100% "quel que soit le billet, quel que soit le type de train", a  déclaré jeudi à l'AFP Barbara Dalibard, directrice de la branche voyage de la  SNCF. "Tout client qui n'a pas pu voyager ces neuf derniers jours sera indemnisé à 100% quel que soit son billet, quel que soit le type de train", a-t-elle dit. Jusqu'à la fin de la grève tout type de billet est valable sur tous les trains ayant la même destination, a précisé Mme Dalibard.

Les raisons du mouvement
La grève a été lancée le mardi 6 avril au soir, à l'appel de la CGT et de Sud-Rail, première et troisième forces syndicales de la SNCF et seules engagées dans la grève.

Il s'agit d'un mouvement pour l'emploi, l'amélioration des conditions de vie et de travail, contre "la casse du fret", selon la CGT, et les restructurations. La grève a commencé mardi soir à 20h.

La CGT demande en priorité des embauches supplémentaires, Sud-Rail veut "l'arrêt des réorganisations et restructurations". Les deux syndicats représentent 57 % des cheminots, selon les dernières élections professionnelles à la SNCF.

"La SNCF a perdu 22.000 emplois depuis sept ans, 3.700 cette année et veut encore en supprimer 8.000 d'ici 2012, alors qu'il y a une recrudescence des dysfonctionnements en raison des sous-effectifs", explique Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots.