L'Organisation mondiale de la santé (OMS), accusée d'avoir dramatisé l'impact potentiel de la grippe A (H1N1), reconnaît des failles dans sa gestion de la pandémie. A l'ouverture, à Genève lundi, de la réunion d'un comité de 29 experts de 28 pays, Keiji Fukuda, le principal spécialiste de la question au sein de l'organisation, a estimé que l'OMS n'avait pas suffisamment communiqué sur l'incertitude qui prévaut dans tous les cas de pandémie. 'Beaucoup ont interprété cela comme un processus dénué de transparence', a-t-il expliqué. Les experts qui doivent rendre leur premier rapport intérimaire d'ici au mois de mai, ont abordé de front une question cruciale : la difficulté d'évaluer la virulence d'une maladie contagieuse en terme de mortalité et non seulement selon sa répartition géographique. 'Nous voulons savoir ce qui a bien fonctionné. Nous voulons savoir ce qui n'a pas marché et, dans l'idéal, pourquoi ? Nous voulons savoir ce qui aurait pu être amélioré et, dans l'idéal, comment ?', a expliqué la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, à l'ouverture des débats.
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Le principal reproche adressé à l'OMS est d'avoir insufflé un vent de panique sur les conséquences de cette pandémie grippale, la première depuis quarante ans, qui s'est révélée beaucoup moins meurtrière que l'on pouvait le craindre. Face aux recommandations de l'agence onusienne, les Etats ont accumulé des doses de vaccins qui n'ont finalement été d'aucune utilité. D'aucuns se sont interrogés sur les liens de l'OMS avec l'industrie pharmaceutique, notamment des laboratoires comme GlaxoSmithKline