Il détecte les cancers avec une prise de sang
Le Parisien indique que le Pr Yvon Cayre, professeur d’hématologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie de Paris, « a inventé un «tube» qui permet de filtrer le sang et d’isoler les cellules cancéreuses. Les premiers patients le testeront début 2014 ».
Le journal rappelle en effet que lorsqu’« on soupçonne un cancer, pour en avoir le cœur net et clore l’attente éprouvante d’un diagnostic, le patient devra d’abord passer par la case biopsie. Soit l’examen qui consiste à prélever, souvent avec une seringue, un fragment de tissu sur l’organe suspecté d’être cancéreux, et qui par la suite sera analysé ».
Le Pr Cayre note qu’il s’agit d’un « examen invasif qui n’est pas sans risque, sous anesthésie et qui nécessite parfois plusieurs jours d’hospitalisation ».
Le Parisien explique que « le modeste tube blanc, qu’il vient de présenter aux Etats-Unis, veut changer la donne. Sa découverte vise à remplacer au moins 60% des biopsies par une simple analyse de sang.
Il suffit de faire passer le sang à travers le filtre révolutionnaire que contient le tube blanc. Parce qu’elles ont la particularité «d’être plus grandes que les autres», précise Yvon Cayre, les cellules cancéreuses restent à la surface «et il n’y a plus qu’à les analyser» ».
Le journal indique qu’« un partenariat a d’ores et déjà été lancé avec le pôle européen de cancérologie Gustave-Roussy, installé à Villejuif (Val-de-Marne), qui, dès le début de l’année [prochaine], fera bénéficier ses patients de cette innovation ».
Le quotidien remarque toutefois : « Dans quel cas la biopsie reste-t-elle indispensable ? », ce à quoi le Pr Cayre répond : « Lorsque les cellules tumorales sont rares. Pour poser un diagnostic avec certitude dans cette situation, il faut faire une biopsie ».
Serge Kraïf, directeur de Biocare Cell, « une structure qui s’est constituée pour faire aboutir le projet et le commercialiser «sans doute d’ici 5 ou 6 mois» », évoque quant à lui le coût, qui « ne devrait pas dépasser les 200 € » par patient.
Le Parisien relève que « l’innovation du Pr Cayre a aussi l’avantage de pouvoir suivre l’évolution des cellules cancéreuses ». Le spécialiste indique que « la biopsie n’est pas adaptée aux nouvelles thérapies personnalisées contre le cancer. Les cellules tumorales ont la particularité d’avoir des anomalies génétiques. Or, sous la pression de ces nouveaux traitements ciblés, ces anomalies connaissent des mutations. Pour les suivre, on ne va pas faire une biopsie à chaque fois ! ».
Le quotidien ajoute que « ce système ouvre des perspectives […] pour rechercher des anomalies fœtales (maladies génétiques comme la trisomie 21). Cette invention pourrait remplacer l’amniocentèse ».
Laurent Frichet Médiscoop Tsavopresse 9/12/2013
