Des Bleus dans la tourmente

A deux mois de la Coupe du monde, Raymond Domenech et l'équipe de France n'avaient pas besoin de cela. Très critiqués sur le terrain, avec un sélectionneur décrié et proche de la fin de son contrat, les Français pourraient bien être perturbés par la justice. Indirectement en tout cas.

Dans l'œil du cyclone, une boîte de nuit parisienne, le Café Zaman, situé sur les Champs-Elysées et soupçonné d'employer des prostituées parfois mineures. Après des semaines d'enquête, la Brigade de répression du proxénétisme (BRP) a identifié plusieurs clients dont quelques têtes d'affiche du football français. Selon le site Internet du journal Le Point, Sidney Govou et Franck Ribéry auraient été entendus, la semaine passée, par le juge André Dando dans le cadre d'une commission rogatoire.

C'est la chaîne M6 qui avait dévoilé l'affaire, indiquant également que deux autres joueurs, l'un évoluant dans le sud de la France et un autre à l'étranger, seraient impliqués et devraient être entendus dans les prochains jours. Selon LePoint.fr, la BRP aurait mis en évidence un homme au cœur du réseau, un dénommé Abou, intermédiaire d'origine marocaine placé sur écoute depuis plusieurs mois. Il aurait fourni plusieurs filles, mais aussi attiré de riches clients.

L'avocate de Ribéry, Maître Sophie Bottai, a indiqué que "cette affaire ne concernait pas (Ribéry) et ne pourrait, dans le pire des cas, que relever de la seule sphère privée de son client et n'appelle ainsi aucun autre commentaire." Mais il semblerait que le Munichois ait reconnu une relation suivie avec une prostituée qu'il ignorait être mineure. Une jeune femme qu'aurait par la suite connue Govou également entendu.

"Il n'y a pas de réaction à avoir sur une affaire de ce genre", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération française de football (FFF), Jean-Pierre  Escalettes. "Une enquête est en cours dont je n'ai aucun détail. A l'heure  actuelle, aucun commentaire n'est possible". Pour ces hommes, ce n'est vraiment pas la façon idéale de préparer la Coupe du monde en Afrique du Sud. A moins que cette affaire ne leur coûte leur place pour cette compétition. Si la justice trouvait matière à enquêter plus loin à leur sujet, cela deviendrait un risque.

Une relation avec une mineure est passible de trois ans de prison et 45000 euros d'amende.

Et on ne peut pas exclure que ce dossier vienne un plus dégrader une image de l'équipe de France déjà sérieusement écornée.

18/04/2010 Info France 3 Par Thierry TAZE-BERNARD et Melinda DAVAN-SOULAS