Contraception : vers la gratuité pour les 15-18 ans
Damien Mascret note dans Le Figaro que « Marisol Touraine en a sans doute trop dit, et pas assez, en annonçant mardi dans Les Échos «le remboursement intégral par la Sécurité sociale de la contraception pour les jeunes femmes de 15 à 18 ans», outre la prise en charge à 100% de l’IVG. Tout ne serait pas encore arrêté, prévient-on au ministère ».
Le journaliste relève tout d’abord que « le choix des bornes d’âge ne laisse pas de surprendre. Pourquoi 15 ans ? », rappelant que « selon le volet français de l’enquête Health Behaviour in Schoolaged Children de l’Inpes publiée en septembre 2012, 18% des collégiens de quatrième et troisième ont déjà eu un rapport sexuel : 14% des filles et 22% des garçons. Dans plus de 80% des cas en utilisant un préservatif et dans 37% la pilule, seule ou associée au préservatif ». « Pourquoi pas au-delà de 18 ans ? Un paradoxe pour une ministre qui a étendu l’accès à la contraception d’urgence gratuite des collèges et lycées à l’université », remarque Damien Mascret. Nathalie Bajos, directrice de recherche à l'Inserm, observe que « ce sont d'excellentes mesures mais dans une logique de santé publique, la mesure devrait s'étendre jusqu'à 25 ans. Car pour toutes les femmes, quel que soit leur âge, le fait d'être dans une situation financière difficile est associé à une moindre pratique contraceptive ».
Le journaliste précise en outre que « seuls les moyens de contraception déjà remboursés partiellement (à 65%) le seront intégralement. Autrement dit : la pilule, l'implant, le dispositif intra-utérin (stérilet). Ni le préservatif masculin ou féminin ni les patchs, anneaux vaginaux, diaphragmes ou spermicides ne sont concernés ». Benjamin Chkroun, délégué général d'Emevia, réseau national des mutuelles étudiantes de proximité, déclare quant à lui que « le remboursement à 100% n'est qu'une réponse très parcellaire, car ce qu'il faut, c'est améliorer l'accès aux professionnels de santé pour ces questions car les jeunes filles de 15 à 18 ans n'ont pas toutes besoin de contraceptifs mais ont toutes besoin d'informations et de l'instauration d'un suivi gynécologique : information sur les IST, dépistage, informations sur les différents modes contraceptifs ».
Libération relève aussi : « Vers la pilule remboursée à 100% pour les 15-18 ans », indiquant que « selon le gouvernement, cela devrait représenter une économie de 60 € pour une jeune fille qui prend la pilule ».
Le Parisien note quant à lui que « comme l’a précisé la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, cette mesure ne concernera que les pilules qui font actuellement «l’objet d’un remboursement», excluant donc les pilules de 3ème génération, qui représentent 50% des contraceptifs utilisés par les femmes de 15 à 49 ans ».