Un bras robotisé commandé par la pensée
Yves Miserey indique dans Le Figaro que « deux personnes paralysées et privées de la parole sont parvenues à télécommander par la pensée un bras robotisé. Une femme âgée de 58 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral en 1996, a ainsi pu se «saisir» d’une bouteille Thermos et aspirer du café avec une paille ».
Le journaliste ajoute qu’« un homme âgé de 66 ans, qui peut seulement bouger un peu la tête et les yeux, a pu prendre lui aussi, grâce à l’appareil, un petit objet en mousse posé sur une table devant lui. C’est la première fois que l’utilisation d’un bras robotisé est testée chez l’homme avec succès ».
Yves Miserey précise qu’« un enregistrement vidéo de cette expérience exceptionnelle réalisée aux Etats-Unis le 12 avril dernier est présenté et expliqué en détail dans une étude publiée par la revue Nature. Elle est le fruit de la collaboration entre le département américain des Anciens combattants, l’Institut américain de recherche en santé (NIH), l’université Brown qui a mis au point l’implant neuronal, le Massachusetts General Hospital, la Harvard Medical School et l’agence spatiale allemande (DLR) qui a construit le bras robotisé ».
Le journaliste observe que « le dispositif implanté dans le cerveau des deux patients n’est pas entièrement nouveau. Commercialisé depuis plusieurs années sous le nom de Braingate, il permet aux personnes paralysées de communiquer par l’intermédiaire d’un ordinateur. […] La nouveauté de l’expérience tient avant tout aux performances du bras robotisé ».
John Donoghue, directeur de l’Institut des sciences du cerveau à l’université Brown, remarque ainsi que « c’est une avancée considérable de pouvoir contrôler les mouvements d’un instrument de ce type dans un espace en trois dimensions ».
Yves Miserey note enfin que « le système va être testé sur d’autres patients. Lourd et encombré de fils, il va être perfectionné. Sa rapidité doit aussi être améliorée car il se passe 10 secondes entre le moment où le patient exécute le mouvement dans sa tête et le déplacement du bras robotisé ».
Un tétraplégique retrouve l'usage de ses mains
Le Figaro fait savoir que « des médecins américains ont pour la première fois permis à un homme paralysé à la suite d'une blessure à la colonne vertébrale de retrouver l'usage de ses mains, grâce à une technique consistant à rebrancher des nerfs ».
Le journal relate ainsi ce travail paru dans le Journal of Neurosurgery : « Les chirurgiens ont attaché un nerf de ce patient qui ne fonctionnait pas, et qui contrôle normalement le mouvement de pincement de l'index et du pouce, à un autre nerf encore actif situé dans l'avant-bras. Ce nerf permet de bouger l'épaule ».
Le Figaro note qu’« après plusieurs mois de rééducation, l'homme de 71 ans a pu se nourrir seul et même écrire avec un peu d'aide, précisent les chercheurs de l'université Washington à Saint-Louis dans le Missouri ».
Le quotidien précise que « le patient était devenu tétraplégique à la suite d'un accident de la route en 2008. Son tronc était partiellement paralysé. Sa blessure se situe dans la vertèbre la plus basse du cou, la vertèbre cervicale C7. Il avait encore le contrôle des épaules et de ses coudes mais ne pouvait absolument plus bouger ses doigts ».
Le Dr Susan Mackinnon, qui a effectué l’opération, indique que « cette procédure n'est ni onéreuse, ni compliquée ». Sa collègue, le Dr Ida Fox, ajoute : « Nous n'avons pas cherché à réparer les liaisons nerveuses au niveau de la lésion sur la moelle épinière, mais nous nous sommes concentrés sur le bras, où les liaisons nerveuses fonctionnaient encore ».
La praticienne, « qui veut éviter de provoquer de faux espoirs chez certains tétraplégiques », souligne cependant que « ce type d'opération ne peut fonctionner qu'avec des patients qui peuvent encore plier le coude ».
Le Figaro constate que « les médecins se disent encouragés par les progrès du patient, d'autant que cette intervention a eu lieu 2 ans après son accident, et bien qu'il ait fallu 8 mois de thérapie pour qu'il commence à bouger les doigts ».
L’Express aborde également cette « opération expérimentale ». Le magazine livre la réaction du Dr Lewis Lane, chef de la chirurgie des mains à l'hôpital de l'Université North Shore à New York, qui relève que cette opération « suscite l'espoir que des personnes ayant la même blessure à la colonne vertébrale pourraient bénéficier de la même intervention ».