Reprise partielle du trafic à partir de mardi 8h sur les aéroports parisiens

La priorité pour les premiers vols mardi sera donnée aux passagers "dans une  situation désespérante", a indiqué Jean-Louis Borloo sur France 2 lundi soir.

Le ministre des transports a demandé à tous ceux qui peuvent différer  leur vol de le faire.

 


Toutes les compagnies aériennes françaises "ont accepté de maintenir la  validité des titres de transport si le passager accepte de différer leur  utilisation", a-t-il précisé. "Nous avons des gens qui sont loin, qui sont en désespérance, c'est donc un  appel extrêmement pressant à la solidarité que nous lançons à nos compatriotes",  a-t-il ajouté.

"La réouverture (des aéroports) de Paris-Ile-de-France se fera  progressivement à partir de mardi matin avec d'abord des vols à vide et ensuite avec passagers, avec des examens ensuite des moteurs pour vérifier la concentration des particules", a expliqué le ministre des Transports, Jean-Louis Borloo.

Le trafic attendu mardi à partir de 8h dans les aéroports parisiens  représenterait "15 à 20% du trafic normal" à cette période, selon M. Borloo. Le ministre des Transports a estimé que la météo serait favorable aux vols à partir de
vendredi.

Air France revient à la normale pour les longs-courriers

Air France a annoncé lundi dans un communiqué que  ses vols long-courrier au départ des aéroports de Roissy et d'Orly reprendraient  mardi "une exploitation normale", ainsi qu'une grande partie de ses vols  domestiques.

Au départ d'Orly, seuls les vols estampillés "La Navette", donc à  destination de Bordeaux, Marseille, Nice et Toulouse, et ceux reliant Paris à la  Corse seront opérés normalement. Au départ de Roissy, seuls les vols domestiques fonctionneront normalement,  tandis que ceux vers les destinations européennes ne seront rétablis qu'à partir  de midi.

Les vols long-courrier partis lundi des principales escales de la compagnie  aérienne française arriveront mardi à l'aéroport de Roissy, mais "les horaires  des vols pourront être décalés", prévient Air France. "Les correspondances à Paris ne seront pas assurées, sauf celles vers le sud  de la France", précise aussi la compagnie.

Des corridors aériens Paris-province
A l'issue de la réunion lundi à Matignon qui réunissait les ministres concernés (Ecologie, Affaires étrangères, Intérieur et Santé notamment), il a également été annoncé pour mardi la mise en place de "corridors aériens" entre Paris et les aéroports du sud.

Ces corridors concernent notamment Bordeaux-Paris,  Toulouse-Paris, Marseille-Paris, Nice-Paris. Ces vols Paris-province auront lieu dans les deux sens, au départ et à destination des deux grands aéroports parisiens d'Orly et Roissy, a précisé l'entourage du Premier ministre. "Le maintien de l'ouverture des aéroports du sud et l'ouverture des  corridors aériens permettront de réacheminer le plus grand nombre possible de passagers en provenance de l'étranger, et de reprogrammer des vols vers l'étranger au départ de Paris", assure Matignon.

 

100.000 Français bloqués à l'étranger
Chaque journée d'interruption de vols se traduit par une perte nette de 35 millions d'euros pour Air France et 100.000 Français sont bloqués quelque part à l'étranger. Une cellule de crise avait été mise en place pour organiser le rapatriement des voyageurs bloqués à l'étranger. Ce "dispositif d'urgence" est "un peu exceptionnel pour permettre aux compagnies aériennes et aux tour-opérateurs d'améliorer les conditions de retour  (...) des personnes aujourd'hui éloignées de France", avait expliqué le ministre de l'Ecologie et des Transports. 

Le ministère des Affaires étrangères avait dénombré lundi à la mi-journée environ 100.000 Français bloqués à l'étranger, dont 12.000 aux Etats-Unis, selon l'ambassade de France. La moitié de ces voyageurs seraient pris en charge par des tours opérateurs et l'autre moitié sont des voyageurs individuels, a précisé un porte-parole du Quai d'Orsay.

Les voyageurs peuvent-ils être dédommagés ?
La Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) a par ailleurs indiqué qu'elle avait commencé, à la demande du gouvernement, à recenser les cars et chauffeurs disponibles pour venir le cas échéant en aide aux voyageurs bloqués.

L'Association des tour-opérateurs (Ceto) avait réclamé vendredi que le gouvernement organise les rapatriements des voyageurs bloqués à l'étranger, affirmant que les voyagistes n'avaient pas les moyens financiers de le faire.

Mais le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau leur avait opposé une fin de non recevoir samedi matin, leur demandant de "prendre leurs  responsabilités". Des propos jugés "scandaleux" par le patron du tour-opérateur  Voyageurs du Monde, Jean-François Rial.

Ce dernier a toutefois jugé la réunion avec le ministre de l'Ecologie "efficace, pragmatique et constructive". Selon le ministère de l'Ecologie, les tours-opérateurs se sont engagés "pour les voyages non effectués, à offrir aux passagers un avoir valable sur une durée de 6 mois".

De leur côté, les compagnies aériennes proposent à leurs clients soit un  remboursement, soit un vol à une date ultérieure, rappelle le ministère.

19/04/2010  Info France 3