Nous savons déjà (Professeur Belpomme) que l’augmentation importante des cancers et de la stérilité masculine est en grande partie liée à la contamination chimique de notre alimentation et de notre environnement.
Mais qu’en est-il de la contamination radioactive ?
La radioactivité est une pollution récente et sournoise.
60 ans à peine... C’est peu pour que les hommes en aient vraiment pris conscience... Et dès maintenant, on peut se demander si elle n’est pas responsable en partie du développement des maladies à travers la contamination de notre alimentation.
Depuis Hiroshima et Nagasaki en 1945, plus de 500 bombes atomiques ont explosé dans l’atmosphère pour des essais nucléaires. Parallèllement, l’industrie nucléaire s’est considérablement développée. Ces installations civiles ou militaires disposent d’autorisation de rejets d’effluents radioactifs dans l’air, les fleuves, les mers... Les végétaux peuvent-ils être touchés ? Et notre alimentation peut-elle en pâtir ?
Plusieurs évènements (Tchernobyl, vétérans des essais nucléaires, travailleurs du nucléaire, militaires US d’Irak) nous ont appris que l’irradiation accidentelle peut engendrer de graves maladies
et atteindre le cœur du vivant en provoquant des mutations génétiques dont les répercussions se transmettent aux générations suivantes.
Les enfants de Tchernobyl, nés bien longtemps après la catastrophe, nous apprennent que contaminés par leur nourriture (lait, légumes et fruits), ils sont affaiblis et subissent diverses pathologies correspondant à un vieillissement prématuré de leur organisme.
Les végétaux peuvent donc capter des atomes radioactifs et les transmettre aux
animaux et aux humains. A contrario, quelques enfants, accueillis en France, ont eu de la pectine de pomme dans leur alimentation et ont vu leur radioactivité corporelle diminuée notablement.
La contamination alimentaire.
C’est à dire la présence dans nos aliments d’atomes radioactifs, soit qu’ils aient été déposés sur les plantes par la pluie, l’air et les poussières, (par exemple le thym contaminé lors des retombées de Tchernobyl) soit que ces atomes présents dans le sol soient absorbés par la plante et se fixent dans l’un de ses éléments.
En particulier le Césium et le Strontium radioactifs sont métabolisés respectivement comme le potassium et le calcium s’intégrant ainsi aux organismes vivants !
Si les sols riches en humus retiennent assez fortement les polluants radioactifs, protégeant ainsi en partie les plantes qui y sont cultivées, il n’en est pas de même pour les sols pauvres en éléments minéraux et les milieux forestiers.
En particulier, les massifs montagneux reçoivent plus de pollutions du fait des précipitations,
et c’est ainsi que champignons, plantes aromatiques, voire sangliers se sont révélés contaminés par les mesures de la CRII- RAD.
Le lessivage des sols par la pluie entraîne en profondeur les contaminants, mais ceux-ci sont recyclés par les racines et reviennent en surface. C’est également par les feuillages que légumes cultivés et végétaux peuvent absorber les éléments radioactifs. On sait qu'après Tchernobyl les autorités françaises auraient dû, comme dans les pays voisins, recommander de ne plus consommer temporairement de produits frais, de nombreuses maladies auraient pu être évitées.
Grâce à l’action de la CRIIRAD en1998-2001, la réglementation française stipule que tout ajout de radioactivité dans les aliments est strictement interdit.
Actuellement l’absence de contamination des aliments est la norme et lorsqu’une pollution par la radioactivité artificielle est constatée elle est considérée comme accidentelle et peut donner lieu à des recherches de responsabilité. Des limites de contamination dites «acceptables» ont été fixées aux niveaux nationaux et internationaux, mais elles ne s’appliquent qu’en situation de crise et pour une durée limitée.
Sous la pression du lobby nucléaire, la légalisation de la contamination des aliments a été programmée pour 2005 !
La norme ne sera plus l’absence de pollution mais une contamination déclarée acceptable par les autorités.
Deux projets qui ont complètement changer la donne :
Le premier émane de la commission du Codex Alimentarius
une structure placée sous la double responsabilité de l’OMS et de la FAO, à la demande de l’AEIA, Agence internationale de promotion du nucléaire civil.
Elle a adopter une norme autorisant l’importation et l’exportation des denrées alimentaires contaminées, autorisation délivrée sans limitation de temps et sans qu’il soit nécessaire de la justifier par une situation de crise.
La seule condition requise est qu’elle soit inférieure à 1 becquerel par kilogramme (Bq/Kg) pour les produits les plus radio toxiques comme le Plutonium ; jusqu’à 10 000 Bq/Kg pour les produits supposés moins radio-toxiques comme le Tritium. Rien n’est dit sur l’accumulation dans le corps humain, pour nous qui sommes en fin de chaîne alimentaire. Le second émane de la CIPR (Commission internationale de protection radiologique).
Elle a recommandé pour 2005 l’installation de «seuils d’exclusion». En dessous de ces seuils la contamination des déchets, matériaux, sols, objets et aliments ne sera plus prise en compte : la radioactivité n’aura plus d’existence légale, nous n’en serons plus protégés et on pourra la retrouver dans le fer à béton comme dans nos casseroles.
Les milieux nucléaires disent «il n’y a pas de preuves que les faibles doses de radioactivité aient un effet néfaste sur la santé» mais il n’y a pas plus de preuves qu’elles n’en aient pas, de plus en plus on pense même que c’est le contraire !
Rien n’a été fait pour connaître l’impact réel et l’on peut être sûr que ces faibles doses cumulées s’ajoutant à la radioactivité naturelle auront un impact sur les générations futures, nous en serons alors responsables !
L’irradiation des aliments.
Insidieusement, l’industrie nucléaire intervient aussi dans notre alimentation par l’irradiation des aliments : ce procédé consiste à exposer des aliments à de hautes doses de radiations ionisantes, soit par rayons gamma (issus de substances radioactives, le Cobalt 60 ou le Césium 137), soit par des électrons projetés à très grande vitesse. Il existe 7 centrales d’irradiation en France : quatre par rayons gamma (Le Mans, Nantes, Lyon, Marseille), et trois par électrons accélérés (Région parisienne, Troyes, Morbilhan).
L’Europe n’autorise que l’irradiation des épices et des herbes aromatiques séchées. En France par contre, une quinzaine de denrées alimentaires peuvent être soumises à ce traitement (épices, herbes aromatiques séchées ou surgelées, oignons, ail, échalotes, légumes et fruits secs, corn flakes et muesli, viande de volaille, cuisses de grenouilles, crevettes), mais pour ne pas inquiéter le consommateur on parle d’ionisation.
Son mode d’action
Les radiations ne sont pas assez énergétiques pour toucher aux noyaux des atomes de nos
aliments, les aliments ne deviennent donc pas eux-mêmes radioactifs.
Par contre elles touchent les électrons périphériques des atomes, et des molécules de la substance, brisent leurs liaisons, les ionisent et modifient leurs structures.
Plus les structures sont complexes, plus elles sont vulnérables : l’ADN des cellules, les tissus germinatifs, les tissus embryonnaires.
Les industries agroalimentaires y voient un moyen rêvé pour arrêter la germination des pommes de terre, oignons... détruire les œufs et les premiers stades larvaires dans les farines et les grains, stériliser les insectes adultes ; une solution miracle contre les maladies d’origine bactérienne alimentaire (salmonellose, infections à E. coli...)
http://association.fruits.oublies.pagesperso-orange.fr/archirevue/Revue35/nucleaire1.pdf
Ses méfaits.
D'une part, l’irradiation détruit une grande partie des vitamines et nutriments présents dans les aliments. De plus, elle détruit certaines bactéries qui sont pourtant très utiles puisqu’elles agissent sur l’apparence (pourrissement, odeur) et permettent ainsi aux consommateurs de repérer les aliments douteux. Les aliments irradiés paraissent sains, mais ne le sont pas toujours. L’irradiation peut être utilisée comme substitut à de bonnes pratiques alimentaires.
Des études récentes montrent qu’une substance particulière créée par l’irradiation des aliments, l’alkylcyclobutane, pourrait être facteur de cancer.
Des animaux de laboratoire nourris d’aliments irradiés sur de longues périodes souffrent de maladies génétiques, de problèmes de reproduction, de déformations et de mortalité précoce.
Enfin, l’irradiation, en allongeant la durée de vie des produits risque d’accentuer la délocalisation des produits agricoles, elle favorise la production d’aliments par des multinationales dans des conditions sociales et environnementales déplorables et elle met en péril la biodiversité par le développement des monocultures au Nord comme au Sud. Cela favorise la multiplication des transports et un gaspillage énergétique monstre. En conclusion , des aliments produits dans de bonnes conditions sanitaires et commercialisés dans des délais raisonnables n’ont pas besoin d’être irradiés.
Source: Fruits Oubliés n°35 février 2005 Par Annie et Pierre Peguin