Les infarctus moins sévères grâce aux statines
Anne Prigent remarque dans Le Figaro que « le livre récent des Prs Debré et Even, le «Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux», épingle les hypocholestérolémiants de la famille des statines (Tahor®, Crestor®, Fractal®, Simvastatine, Pravastatine ...) ( traitement contre le cholestérol). […]
Selon ces deux médecins, les prescriptions sont inutiles dans 90% des cas, notamment lorsqu'il n'y a pas eu de crise cardiaque, c'est-à-dire en prévention primaire. Une étude mise en ligne en juillet dernier sur le site de l'International Journal of Cardiology et qui sera publiée dans les prochains mois dans la version papier, vient nuancer cette affirmation ». La journaliste indique que « ces travaux ont été menés grâce au registre Monica, créé en 1985 pour recenser tous les infarctus du myocarde dans trois villes de France : Lille, Toulouse, Strasbourg. Sur près de 2.000 personnes hospitalisées pour une crise cardiaque, les auteurs de l'étude constatent que les patients sous statines en prévention primaire ont des infarctus du myocarde moins graves que ceux sans traitement pour faire baisser le cholestérol ».
« Cette recherche a aussi montré une diminution de 40% des arrêts cardiaques ou des insuffisances cardiaques et une mortalité à un an également en baisse de 40% chez les sujets sous statines », ajoute Anne Prigent.
« Les auteurs reconnaissent néanmoins des limites à leur travail : si les personnes prennent des statines, c'est qu'elles sont mieux suivies et donc plus sensibles aux messages de santé que les personnes sans traitement. Cela peut dans une certaine mesure les protéger, même si elles sont plus âgées et plus à risques », précise la journaliste. L’un des auteurs, le Pr Jean Ferrières, cardiologue au CHU de Toulouse, déclare que « ces travaux montrent surtout aux patients sous traitement l'importance d'être observant. Bien sûr, les statines ne protègent pas totalement contre le risque d'infarctus du myocarde. Mais s'il survient, il sera alors moins grave ».