LES "INDULGENCES" AU XVIè SIECLE
e tous temps l'Eglise a été en recherche de moyens pour raffermir la pierre sur laquelle fonder le royaume de Dieu. Au seizième siècle, la dévotion des paroissiens a de quoi se matérialiser, tant sont nombreuses les campagnes de dons et de legs organisées à son profit et pour ses oeuvres. Le passant est sollicité à chaque instant, et on assiste à de véritables surenchères entre différentes congrégations ou maisons religieuses. C'est ainsi qu'un curé de Paris, connaissant la popularité de St Antoine va ériger une statue à son image et convoquer des assemblées afin de provoquer des dons. Mais les religieux du couvent de St Antoine voient d'un mauvais oeil cette concurrence, et voulant préserver leur fond de commerce, vont intenter un procès au curé trop opportuniste. (in : Pierre Imbart de la Tour :"Les Origines de la Réforme" )
LA REMISSION DES PECHES A VENIR
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es besoins de l'Eglise se font de plus en plus grands, et des sommes très importantes sont requises tant pour la construction de St Pierre de Rome, que pour ériger de nouvelles églises ou subvenir aux dépenses d'un clergé en surnombre ( et argent dilapidé en fêtes par le pape).
Le Pape LEON X ( un pape de la famille Medicis) en 1516 a alors l'idée de faire appel à la rémission partielle des péchés contre une aide substantielle aux oeuvres de l'Eglise.
Les Dominicains seront chargés d'une grande campagne en Allemagne qui va drainer des sommes colossales et causer l'écoeurement d'une bonne partie des fidèles. Certains se révolteront spontanément, et on verra des collecteurs pendus par des paysans. D'autant que de véritables escrocs en profitent pour extorquer des fonds.
C'est en s'attaquant d'abord aux Indulgences que LUTHER va réussir à convaincre autour de lui.
Comment expliquer en effet qu'il suffise à un chrétien de payer dix ducats pour être exonéré du péché de polygamie ? Est-il suffisant d'avoir de l'argent pour se disculper d'un meurtre ? D'autre part, les péchés pardonnés par la confession et la pénitence sont des péchés passés, dèjà réalisés. Mais les indulgences concernent aussi ceux à venir ! Il s'agit donc ni plus ni moins d'une sorte d'assurance sur l'enfer, et quelques ducats peuvent garantir théoriquement une vie éternelle au Paradis. Le Pardon des péchés serait-il une affaire de classe sociale ? Le questionnement que cette pratique entraîne touche tout le clergé.
LES CERTIFICATS ESTAMPILLES