L’anorexie est un cri silencieux
Le Journal du Dimanche propose une interview de la philosophe Michela Marzano qui témoigne de son anorexie dans un livre intitulé « légère comme un papillon » paru aux éditions Grasset.
Dans son ouvrage, Michela Marzano « analyse les ressorts de ce qu’elle considère comme le symptôme d’une souffrance souterraine ». Elle explique que « l’anorexie n’est qu’un symptôme. Rien dont il faut avoir honte, ni une maladie, ni un choix. C’est la pointe de l’iceberg d’une souffrance intérieure [...]. Une tentative désespérée pour attirer l’attention ; pour être reconnu et aimé pour ce que l’on est, non pour ce que nous devons être » précise-t-elle.
Et lorsque la journaliste Juliette Demey lui demande « quelles sont les idées reçues les plus dévastatrices à propos de l’anorexie », elle répond que « le terme lui-même, qui signifie «sans faim», est incorrect. On a faim tout le temps ! Mais on lutte pour ne pas manger, pour ne pas se sentir coupable » et insiste sur le fait que « les anorexiques ne sont pas des enfant gâtés, ni des manipulateurs. Leur besoin d’être reconnus n’est pas un caprice : il est vital ». Sur le sujet de la prise en charge de l’anorexie, Michela Marzano estime qu’il faut « arrêter de croire que l’on peut sortir de cette détresse avec une simple hospitalisation. Guérir, ce n’est pas reprendre du poids. Il faut donner du sens au symptôme. En voulant tout faire vite, on ne soigne qu’en surface ».