Conquête et colonisation
14 juin 1830 : débarquement français (sous le roi Charles X, roi bourbon: surtout connu sous le titre de compte d'Artois, fut roi de France et de Navarre de 1824 à 1830.Succédant à ses deux frères, Louis XVI et Louis XVIII)
14 août 1843 : défaite d’Abd-el-Kader. L’Algérie devient constitutionnellement un territoire français (1848).
24 octobre 1870 : le décret Crémieux accorde la citoyenneté française aux seuls Juifs. Elle sera brièvement retirée sous le régime de Vichy.
28 juin 1881 : code de l’indigénat appliqué aux musulmans, Français depuis 1865 mais pas citoyens. En 1944, égalité des droits musulmans/non-musulmans mais maintien jusqu’en 1958 d’une citoyenneté à double vitesse.
20 mars 1926 : création de l’Étoile nord-africaine, première organisation indépendantiste.
Février 1943 : «Manifeste du peuple algérien» de Ferhat Abbas.
8 mai 1945 : après des manifestations nationalistes dans toute l’Algérie le 1 er mai, émeutes à Sétif et dans le Constantinois (103 Européens tués) réprimées par l’armée (plusieurs milliers de musulmans tués).
DNA 17 mars 2012 http://www.dna.fr/societe/2012/03/18/du-cessez-le-feu-a-l-independance
La guerre d’indépendance
1er novembre 1954 : attentats de la «Toussaint rouge» revendiqués par le Front de libération nationale (FLN) tout juste fondé au Caire.
20 août 1955 : massacres dans le Constantinois, dure répression. État d’urgence étendu à toute l’Algérie. Premiers rappels du contingent. L’armée française a plus de 100 000 hommes en Algérie (environ 40 000 en novembre 1954). Ils seront 400 000 en octobre 1956, 450 000 en 1957-1958.
DNA 17 mars 2012
Accords d’Evian 18 mars 1962
La route de la paix en Algérie a été longue. Les conversations secrètes, semi-officielles et ouvertes, se sont multipliées depuis 1956 pour n’aboutir qu’à l’approche du printemps 1962.
Depuis le mois de septembre 1959 et le discours du général de Gaulle qui annonçait « l’intention de la France de remettre aux Algériens le destin de l’Algérie », le sentiment quasi général était que l’Algérie coloniale avait vécu.
La majorité des pieds-noirs et une partie de l’armée tenteront de s’y opposer, avec les barricades de janvier 1960 et le putsch raté d’avril 1961. Mais la mécanique de la négociation est engagée.
La violence de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et celle du Front de Libération Nationale (FLN) étendent la terreur à travers l‘Algérie entière. À Paris, de Gaulle veut se débarrasser du dossier algérien. Aussi, dès le printemps 1961, plusieurs négociations sont menées par les émissaires du Général, qui avait déjà lancé un ballon d’essai lors d’entrevues entre délégations réduites à Melun, en septembre 1960.
Les négociateurs vont et viennent
La toute première négociation de 1961 verra même un chef de maquis FLN, Si Salah, rencontrer en catimini le chef de l’État à Paris. En vain. Le chef militaire est isolé et ne représente pas le FLN, dont les dirigeants sont soit emprisonnés, soit réfugiés au Caire ou à Tunis.
Le premier round véritable de négociation se tient à Evian, en mai-juin 1961. Les deux camps se réuniront ensuite à Lugrin, toujours en Haute-Savoie, au mois d’août suivant. À chaque fois, les délégations dressent un constat d’échec. Les Français mettent en avant le statut de leurs compatriotes d’Algérie et le Sahara qui, à leurs yeux, n’est pas du tout partie intégrante de l’Algérie. Les Algériens veulent l’indépendance et n’entendent pas céder un pouce de leur territoire.
Alors que les négociateurs vont et viennent grâce aux bons offices de la Suisse, en Algérie l’exode des pieds-noirs a débuté et les civils payent un lourd tribut au terrorisme des deux bords.
Rendez-vous au « Yéti »
Pour le seul mois de janvier 1962, l’OAS a fait 200 morts en Algérie.
Fin 1961, la négociation est relancée, discrètement une fois de plus, mais ces petits pas aboutissent. Le 11 février 1962, Algériens et Français se retrouvent dans le chalet du « Yéti », aux Rousses.
Ce rendez-vous jurassien sert à déblayer le terrain. Les négociateurs français sont sous pression. De Gaulle leur a dit « démerdez-vous » pour réussir.
Côté algérien, la situation est plus complexe. Le FLN est profondément divisé entre une partie du gouvernement provisoire de la République algérienne et l’état-major, plus jusqu’au-boutiste. L’axe Ben Bella-Boumediène est en train de se mettre en place. L’Algérie socialiste se dessine sur fond de querelles personnelles. Les résistances françaises, notamment à propos du Sahara, céderont les unes après les autres.
De Gaulle, pour faire avancer la négociation, avait même agité, sur les conseils de Ben Gourion, le président israélien, la naissance d’un réduit français en Algérie, si aucun accord global n’était trouvé avec le FLN. Au mois de février 1962, l’idée a été totalement abandonnée.
La France défend les droits des Français d’Algérie à demeurer au sud de la Méditerranée. Le Général De Gaulle insiste pour conserver le plus longtemps possible la base navale de Mers-el-Kébir, près d’Oran, et les polygones de tirs nucléaires du Sahara.
La conférence préparatoire des Rousses s’achève le 19 février sur un texte quasiment définitif. Les deux délégations repartent pour obtenir l’accord de leurs mandants.
Le 7 mars, tout le monde se retrouve à Evian. Il faudra onze jours de marchandages supplémentaires pour ficeler les accords franco-algériens. Le 18 au soir, les délégations signent le texte de 84 pages. La guerre d’Algérie est terminée. Mais les drames algériens sont loin de l’être.
17/03/2012 Cet excellent article de Raymond Couraud est tiré en intégralité du journal L'Alsace,
dont je vous livre le lien vers l'article: link