A l'occasion de la Journée nationale du don d'organes, ce 22 juin, un médecin détaille les réticences des Français. Pourquoi ne parvient-on pas à prélever davantage d'organes? D'où viennent les réticences des familles? Le point avec le Dr Alain Atinault, directeur opérationnel du prélèvement au sein de l'Agence de biomédecine.
Dans quelles conditions une équipe médicale est-elle amenée à demander un prélèvement d'organes sur une personne décédée?
Le plus souvent, il s'agit d'une mort extrêmement brutale. Un frère, un mari, un parent est parti travailler le matin et, le soir même, les proches le découvrent en état de mort encéphalique. Ils sont assommés, dans l'orage de l'annonce du décès; au même moment, on leur demande si ce mari, ce frère, ce parent avait exprimé son opposition à tout prélèvement alors qu'il était encore en vie. Ce n'est pas si facile. Ça l'est d'autant moins que le défunt n'a pas l'apparence d'un mort "classique": il est sous respirateur artificiel, son coeur bat, sa peau est rose et chaude. Le premier obstacle au don d'organe, c'est donc de faire prendre conscience à la famille que la personne qu'ils ont devant eux est décédée.
Que prévoit la loi?
Si la personne décédée n'est pas inscrite dans le registre national de refus, l'équipe médicale doit s'efforcer de recueillir l'avis de la famille. Lorsqu'on interroge les gens dans la rue, 85% d'entre eux disent "si je meurs, je veux bien donner mes organes". En pratique, malheureusement, nous essuyons 30% de refus de la part des proches.
Comment faire baisser de façon significative ces refus?
En appelant les Français à exprimer leur opinion sur ces questions de leur vivant, et devant des témoins. Je sais bien que parler de sa mort à des proches n'a rien d'évident, surtout quand toute la famille est réunie pour un mariage ou un banquet... Le moment est toujours délicat; à chacun de choisir celui qui lui semble être le plus approprié.
News Yahoo LEXPRESS.fr 22/06/2010
Dites vous que qu'une partie de l'être cher pourra continuer de vivre
chez une autre personne à qui vous pouvez sauver la vie.
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