Lucio face à Ibrahimovic
AFP-MONTEFORTE
L'Inter en position de force
Alors que le Barça a multiplié les larges victoires, c’est bien l’Inter, bousculé en Serie A, qui a fait parler la poudre. En attendant le retour, les Nerazzurri se retrouvent dans une situation confortable face aux champions d’Europe, surtout lorsque l’on sait qu’une équipe qui a gagné 3-1 à l’aller, possède 83% de chance de gagner au retour.
Seule une équipe a renversé la tendance, c’était en 1992 face à Chelsea, et cette équipe se nommait le FC Barcelone…
Messi éteint
La rigueur défensive de l’Inter face à l’attaque flamboyante du Barça. Voici en quelques mots ce qui attendait les heureux spectateurs de San Siro (Giuseppe Meazza pour les puristes) pour cette première demi-finale. Sans doute respectueux et conscient de l’enjeu, le club catalan ne se jetait toutefois pas à corps perdu dans la bataille. Sans doute aussi lucide de ses défauts dans le secteur défensif, Barcelone se montrait très prudent sur les quelques contres déjà très incisifs des Nerazzurri à l’image d’une belle contre-attaque menée par Eto’o qui servait Milito dans l’axe, mais l’arbitre signalait une position de hors-jeu peu évidente (12e). Quatre minutes plus tard les Interistes, profitaient justement des errements défensifs côté catalan, Eto’o tentait une frappe détournée in extremis par le dernier rempart italien, et Milito croisait trop sa reprise pour trouver le chemin des filets.
Malmené, le Barça jouait le jeu de l’Inter et sur un contre mené sur le flanc gauche, Maxwell débordait, fixait toute la défense et plaçait une passe en retrait au millimètre pour Pedro Rodriguez qui ouvrait la marque (20e, 1-0). Ce but un peu contre le cours du jeu ne refroidissait cependant pas les ardeurs milanaises, et l’équipe de José Mourinho ratait de peu l’égalisation, une fois de plus par l’intermédiaire de Milito qui croisait trop son tir (27e). Le ballon restait en possession des Italiens (du moins du club italien…), et ce qu’attendaient impatiemment les tifosi arrivait finalement presque logiquement à la demi-heure de jeu. Eto’o combinait avec Milito, celui-ci temporisait suffisamment pour servir Sneijder –curieusement esseulé- qui logeait le ballon dans les cages de Valdes d’une puissante reprise (1-1, 30e). En fin de première période, les hommes de Pep Guardiola reprenaient le dessus, mais sans parvenir à concrétiser leurs efforts.
A la pause, l’ancienne équipe d’Eto’o et l’ancienne équipe d’Ibrahimovic se tenaient donc toujours tête. Mais le rythme restait toujours aussi soutenu. Conscient que ce match nul ne plaidait pas en sa faveur, l’Inter se révoltait quelque peu et montait d’un cran. Sur un premier contre dès la 46e, Maicon croisait un peu trop son centre pour que Sneijder ne puisse l’effleurer. Mais ce n’était que partie remise pour les Nerazzurri qui pressaient toujours. Le coaching de Mourinho finissait par payer lorsque Milito transmettait le cuir à Maicon dans la surface et ce dernier redonnait l’avantage à l’Inter sous les hourras de la foule (2-1, 49e).
Mais si les Blaugrana restaient un peu sonnés par ce retournement de situation, la rencontre était loin d’être terminée. Après un cafouillage dans la surface italienne, le FC Barcelone manquait d’ailleurs de peu l’égalisation suite à une tête à bout portant de Busquets, royalement détournée par Julio Cesar (55e).
Mais les Champions d’Italie n’en restaient pas là, et profitaient de la moindre occasion pour creuser l’écart. Et pour le plus grand bonheur des Milanais, Milito, jusque-là peu chanceux face au portier adverse, inscrivait le troisième but en faveur de l’Inter (3-1, 61e), profitant d’un centre d’Eto’o détourné par Sneijder. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire avant cette rencontre, c’était bien l’attaque interiste qui se montrait la plus prolifique. A dix minutes de la fin, les Nerazzurri verrouillaient littéralement leurs cages, défendant parfois à neuf dans la surface, et empêchant même un certain Lionel Messi de se faufiler balle au pied dans les 18 mètres. Les Blaugrana qui jouaient dans une tenue orange aveuglante, savaient qu’un deuxième but pourrait changer la donne de cette demi-finale. Mais le sort semblait s’acharner contre le Barça. A sept minutes du coup de sifflet final, une faute de Sneijder dans la surface n’était pas sifflée par l’arbitre portugais M. Benquerença. Et le score en restait là. Avec un match retour au Camp Nou et des Catalans sûrement remontés à bloc, rien n'est encore fait pour l'Inter.
Zanetti: "Maintenant, on y croit"
Javier Zanetti (défenseur et capitaine de l'Inter): "Maintenant, on y croit. On a disputé un très grand match ce soir, et notre réaction après le but de Barcelone m'a plu. Ce n'était pas facile de réaliser une performance comme la nôtre face à une équipe aussi bien organisée. Au retour, il nous faudra réaliser un autre match comme celui là".
Josep Guardiola (entraîneur du FC Barcelone): "Je félicite l'Inter, ils ont très bien joué. De notre côté, on a perdu des ballons face à une équipe qui ne laisse pas jouer facilement. Il faudra faire mieux (au retour). Je ne suis pas inquiet après un nul (O-O face à l'Espanyol en championnat samedi) et cette défaite. On a gagné beaucoup de points auparavant en championnat, plus que n'importe quelle équipe italienne. Et on est en demi-finale de la Ligue des Champions, une défaite ça peut arriver. Ce n'est pas l'idéal de perdre par plus d'un but, mais on peut renverser la situation au retour, évidemment. (à propos d'Ibrahimovic) C'était difficile pour lui car il n'avait pas joué depuis longtemps. Il a bien joué ce soir, et il n'est en rien responsable de la défaite . Je remercie nos supporteurs qui sont venus ici car ce n'était pas évident. Nous ferons le maximum pour eux au retour. Je ne suis pas en mesure de dire dans quelle mesure le voyage a pesé sur la forme de l'équipe".
20/04/2010 Par Romain Bonte sport.france3.fr