La Levure de riz rouge
Autres noms : Koji rouge, red yeast rice, Monascus purpureus, Hung-chu, XueZhiKang, ZhiTai, ang-khak rice mold.
Indications chinoises:
- Réduire les taux de cholestérol et de lipides sanguins.
- Réduire les rechutes d’accidents cardiovasculaires et la mortalité après un infarctus du myocarde.
La levure de riz rouge, c'est quoi exactement?
La levure (Monascus purpureus) dont il est ici question est un type de champignon microscopique cultivé sur du riz. Elle contient un pigment possédant une teinte rouge prononcée. C’est donc la levure qui est rouge et non le riz.
En Asie, la levure de riz rouge est avant tout un produit alimentaire. La levure provoque la fermentation du riz sur lequel elle est cultivée. Le produit ainsi obtenu est séché et réduit en poudre. Il est utilisé comme colorant ou comme rehausseur de goût dans diverses préparations alimentaires asiatiques : sauces et mousses de poisson, vin de riz, tofu rouge, légumes marinés, viandes salées, etc.
La principale monacoline de la levure de riz rouge (la monacoline K) est chimiquement identique à la lovastatine, un médicament de synthèse classique prescrit en cas d'hypercholestérolémie. À l’origine, ce médicament était d’ailleurs extrait d’une levure (Monascus ruber).
La levure de riz rouge contient aussi, en petites quantités, des phytostérols, des isoflavones et des gras monoinsaturés. Ces substances peuvent aussi avoir un effet bénéfique sur les taux de cholestérol, ce qui entraînerait un effet accru.
On sait qu’en l’an 800 avant notre ère, les Chinois connaissaient déjà la levure de riz rouge. En plus de ses usages culinaires, ils lui attribuaient la propriété de favoriser une bonne circulation du sang et de soulager l’indigestion et la diarrhée.
Observations et conclusion des auteurs
- Les études démontrent l’efficacité à court terme de la levure de riz rouge pour faire baisser les taux de lipides sanguins.
- La solidité de la preuve laisse à désirer à cause des failles méthodologiques de la plupart des essais.
- La Chine est reconnue comme un pays où une proportion inhabituelle d’essais positifs est publiée. Il y a donc un risque de biais, les études non concluantes n’étant pas publiées.
- Pour recommander la levure de riz rouge en remplacement des statines, 3 éléments seront nécessaires : des essais plus rigoureux, des données sur l’effet à long terme de la levure de riz rouge et des données sur son innocuité à long terme.
Personnes intolérantes aux statines ( Tahor®, Simvastatine, Pravastatine, Crestor®, Lescol®...).
De 10 % à 20 % des utilisateurs de statines souffrent de douleurs musculaires, ce qui peut les amener à cesser leur traitement. D’autres souffrent de problèmes digestifs ou préfèrent avoir recours à un produit naturel. Selon les auteurs d’une synthèse récente, la levure de riz rouge peut être un traitement à essayer auprès de ces patients, même si la teneur en ingrédients actifs des suppléments en vente libre est très variable.
Les contre-indications qui s’appliquent aux statines valent également pour les suppléments de levure de riz rouge :
- femmes enceintes ou qui allaitent;
- jeunes de moins de 18 ans;
- maladie hépatique ou rénale;
- hypersensibilité aux statines;
- taux anormalement élevés de transaminase (enzyme dont le taux sérique s'élève en cas d'infarctus ou d’hépatite virale).
Effets indésirables
- La levure de riz rouge peut provoquer des étourdissements et des problèmes digestifs qui sont toutefois rares et généralement bénins. Cependant, parce qu’elle contient des statines, la levure de riz rouge peut causer des problèmes musculaires qui peuvent être graves (voir encadré ci-dessous). Elle peut aussi nuire à la fonction hépatique. Un cas d’hépatite aigüe a été relié à la prise de levure de riz rouge.
De 10 % à 15 % des utilisateurs de statines souffrent de douleurs musculaires (myopathie). Bien que cela soit rare, la prise de statines peut causer une rhabdomyolyse (lésions musculaires graves et irréversibles). Des cas isolés de myopathie et un cas de rhabdomyolyse ont été signalés chez des consommateurs de levure de riz rouge. Cependant, 3 essais laissent penser que, chez la plupart des personnes intolérantes aux statines, la levure de riz rouge peut être une solution de rechange intéressante.
La prise de millepertuis pourrait réduire l’efficacité de la levure de riz rouge..
Les effets de la levure de riz rouge pourraient, théoriquement s’ajouter à ceux d’autres médicaments susceptibles de causer une myopathie :
- kétoconazole (antifongique),
- cyclosporine (immunodépresseur),
- certains antibiotiques (érythromycine et spiramycine, par exemple),
- néfazodone (antidépresseur),
- inhibiteurs de protéase (traitement du sida).Espacer la prise de levure de riz rouge et la consommation de jus de pamplemousse d’au moins 2 heures.
ttp://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=levure_riz_rouge_ps
Mais Tricher ou mentir : l’impossible dilemme
Dans ce cadre, la levure de riz rouge est l’objet d’une surveillance assez stricte. La levure de riz rouge est un champignon microscopique (monascus purpureus) dont la principale propriété est de contenir neuf monacolines différentes, dont la monacoline K qui a donné naissance à la lovastatine.
Aussi la levure de riz rouge est-elle « recommandée » aux patients souffrant d’hypercholestérolémie. Sa consommation est également souvent vantée aux personnes se lançant dans certains types de régimes (hyperprotéinés notamment).
Selon la réglementation, la levure de riz rouge vendue en parapharmacie, en pharmacie ou sur internet ne doit pas entraîner une consommation supérieure à 10 milligrammes par jour de monacoline K : au delà en effet, elle doit être considérée comme un médicament et répondre de ce fait aux règles s’appliquant à ces derniers.
Parallèlement, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) estime que l’on ne peut supposer d’effet à la monacoline K qu’à partir d’un dosage de 10 milligrammes par jour ! La superposition de ces deux impératifs représente, on le voit, une véritable gageure pour les vendeurs de levure de riz rouge. S’ils forcent la dose pour garantir l’efficacité de leurs produits, ces derniers doivent être considérés comme des médicaments et si au contraire ils restreignent les teneurs de leurs gélules, ils ne peuvent plus prétendre à aucune efficacité !
Aujourd’hui, l’UFC Que Choisir propose un bilan plus critique encore. Son analyse de dix produits met tout d’abord en évidence qu’une majorité des compléments alimentaires à base de levure de riz rouge sont probablement inefficaces, car sous-dosés.
Leur teneur en monacoline K est en effet parfois « infinitésimale, l’écart allant de 1,6 mg/j à 5,5 mg/j, la moyenne de ces produits atteignant à peine le tiers de la dose minimale requise. C’est donc à tort que ceux-ci se vantent auprès des consommateurs de leur action sur le cholestérol », remarque l’UFC Que Choisir. Il existe par ailleurs deux produits sur les dix testés qui dépassent le dosage de 10 milligrammes par jour et ne devraient donc pas pouvoir être vendus comme de simples « compléments alimentaires ». L’UFC Que Choisir signale en outre que la composition de deux autres compléments fait intervenir des toxines potentiellement dangereuses pour les reins. Les utilisateurs en sont-ils avertis ? Que nenni : « Alors que, comme toute molécule active, ces compléments sont susceptibles d’avoir des effets sur l’organisme, aucun d’entre eux n’indique correctement les contre-indications, effets indésirables ou interactions qui sont en revanche obligatoires sur les médicaments. Ce mutisme est d’autant plus grave qu’il existe notamment des contre-indications pour les femmes enceintes, des interactions possibles avec d’autres anticholestérols et des effets indésirables possibles sur les muscles » déplore l’UFC Que Choisir.
http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/00/02/12/3B/document_actu_pro.phtml