La joie des Marseillais
AFP - Gérard Julien Lille a dominé Fenerbahce au terme d'une partie haletante (2-1) mais devra résister à la pression stambouliote lors du match retour.
De son côté,
Marseille a fait le plus dur en s'imposant sur la pelouse de Copenhague (1-3).
Hazard fait bien les choses
Ce sont deux équipes en forme ascendant qui s’affrontent pour ce huitième de finale. Entre des Lillois qui restent sur 11 victoires à domicile et des Stambouliotes invaincus depuis six matches. La confiance étant là de part et d’autre, c’est tout naturel d’assister à un spectacle de qualité dès le coup d’envoi. La perspective d’affronter Liverpool en 1/8e de finale au prochain tour y est aussi peut-être pour quelque chose…
Le Losc, fidèle à ses habitudes, démarre pied au plancher. Histoire d’étouffer les Turcs mais également leurs supporters, venus en nombre (5000) au Stadium et dont la réputation bruyante n’est pas usurpée. Balmont, monté aux avant-postes et bien servi par Frau, se charge de le refroidir dès la 3e minute grâce à une frappe qui file entre les jambes de Demirel, peu inspiré sur ce coup-là (1-0, 3e). Malheureusement, pas le temps de savourer cette ouverture du score que Fenerbahce a déjà égalisé ! Wederson, aux 30 mètres, a vu Landreau un peu avancé… Sans se poser de questions, il arme une frappe flottante qui va lober le portier lillois (1-1, 5e) ! Début de match complètement fou avec Frau, deux minutes à peine plus tard, qui manque de redonner l’avantage aux Nordistes... Et le rythme ne tombe pas. Les occasions s’enchaînent des deux côtés, tête de Rami sauvée sur sa ligne par Ozer (28e), contre mal négocié par Alex et Guïza, seuls face à Landreau (34e).
A la pause, Lille peut quand même nourrir quelques regrets car, dans l’ensemble, les hommes de Garcia ont dominé mais les Turcs ses sont toujours montrés dangereux en contre. Dès le reprise, les partenaires d’un Hazard encore virevoltant accélèrent le tempo. Sous la pression constante, Fenerbahce finit par céder. Sur un long ballon en profondeur, Baris dévisse complètement son coup de tête, et Frau, opportuniste, est là pour porter l’estocade avec son sang-froid habituel (2-1, 51e). Transcendés, les Lillois essaient d’inscrire le but du break qui leur permettraient d’envisager plus sereinement le match retour dans l’enfer stambouliote. Mais, malgré la rentrée de Gervinho, le score ne bouge plus. Sans un grand Landreau, qui se couche parfaitement sur un tir croisé de Guïza (79e), il aurait même pu se terminer par un 2-2. Finalement, Lille, sur ce qu’il a montré, peut se montrer confiant pour le match retour. Raisonnablement.
Soirée Hatem
En dépit d’une température polaire, Copenhague n’aura pas réussi à congeler l’OM. Sur une pelouse chauffée, les Phocéens ont même confirmé la tendance qui veut que les clubs français réussissent plutôt bien face à la formation danoise qui ne l’a emporté qu’à une seule reprise, en sept confrontations, face à des représentants de l’Hexagone.
Toujours privés de Brandao, qui de toute façon était suspendu pour ce match, les Olympiens entament prudemment les débats avant de, progressivement, prendre le jeu à son compte. Sans pour autant percer les secrets de la muraille danoise, totalement infranchissable dans ses 30 derniers mètres. La bataille fait donc essentiellement rage au milieu de terrain même si, Copenhague, par de brefs éclairs signés Gronjkaer et N’Doye, se montre dangereux à l’image de la reprise acrobatique de ce dernier détournée miraculeusement par Mandanda (34e). L’OM réplique par un coup-franc excentré exécuté par Valbuena deux minutes plus tard mais c’est bien peu.
Si les hommes de Deschamps ont globalement bien maîtrisé ces 45 premières minutes, ils peuvent s’estimer heureux quand, dès la reprise, le tir de N’Doye frôle le montant de Mandanda (48e). Les Scandinaves commencent même à sérieusement dominé face à une formation olympienne certes rarement mise en difficulté mais qui joue beaucoup trop arrêté pour espérer marquer ce but qui leur permettrait d’envisager le match retour avec plus de sérénité. La rentrée de Ben Arfa va inverser le courant. L’étincelle Hatem va illuminer la dernière demi-heure de jeu. C’est d’abord lui qui st à l’origine d’un mouvement à trois, relayé par une passe de Koné pour Niang, dont la frappe croisée trouve le petit filet de Wiland (0-1, 72e).
L’OM pense avoir fait le plus dur quand Niang, beaucoup moins inspiré, commet une main dans sa propre surface… Penalty transformé par Gronjkaer et égalisation de Copenhague (1-1, 79e). Hatem Ben Arfa surgit alors une nouvelle fois de sa boîte pour une action dont lui seul a le secret. Sur l’aile gauche, collé à la ligne de corner, il efface son défenseur d’un double contact extérieur avant de réussir une frappe sans angle qui trouve le poteau opposé du gardien danois (1-2, 84e) ! Incroyable… Euphorique, l’OM déroule et joue en pleine confiance, à l’image de cette louche de Lucho pour Kaboré qui conclut la marque d’une frappe toute en finesse (1-3, 89e).
Les résultats
Everton-Sporting Portugal : 2-1
Ajax Amsterdam-Juventus Turin : 1-2
FC Twente-Werder Breme : 1-0
Villarreal-Wolfsburg : 2-2
Standard Liège-Red Bull Salzburg : 3-2
Panathinaïkos-Roma : 3-2
Liverpool-Urziceni : 1-0
Atletico Madrid-Galatasaray : 1-1
Fulham-Shakhtar Donesk : 2-1
Hertha Berlin – Benfica : 1-1
Athletico Bilbao – Anderlecht : 1-1
Hambourg – PSV Eindhoven : 1-0
DECLARATIONS :
Rudi Garcia (entraîneur de Lille): "Tout reste jouable pour les deux équipes. On a quand même gagné ce match et c'est une satisfaction. Je suis satisfait de la prestation de mes joueurs. Mais il faudra faire un très bon match à Istanbul pour se qualifier. Fenerbahçe a été comme on l'avait étudié avec de très bonnes individualités sur le plan offensif. Mais on n'a pas concédé beaucoup d'occasions. Pour faire une plus grande différence, il aurait fallu tenir le un à zéro plus longtemps. Sur nos temps forts, nous aurions dû être plus efficaces sur la dernière passe et dans le dernier geste Il faudra défendre ce résultat mais pas seulement. C'est en marquant à Istanbul qu'on se qualifiera et pas autrement. On a senti qu'on était capable de déstabiliser cette défense turque. Si on fait le même match au retour on aura une chance de se qualifier. On sait que le but encaissé est important. Mais on a gagné et on a un avantage. On est content d'aller jouer dans le stade de Fenerbahçe car on sait qu'il y a un bon public. Mais ce public n'a jamais mis un but".
Christoph Daum (entraîneur de Fenerbahçe): "Evidemment nous ne voulions pas perdre ce match mais notre espoir était aussi de marquer un but. Nous avons perdu mais nous avons inscrit ce but qui est très important. Il nous faudra marquer au retour. Avoir pris le but très vite ne nous a pas facilité la tâche. Notre force a été de réagir tout de suite. Malheureusement, nous prenons un deuxième but. Je constate que nous nous sommes créés quelques belles occasions mais Lille a montré ses qualités défensives. J'ai des regrets surtout sur la deuxième période. Je pense cependant que nous ferons la différence au match retour. La qualification n'est pas acquise mais je pense que nous avons les moyens de passer à condition de faire preuve de plus d'efficacité. Nous avons laissé trop de liberté aux attaquants".
Didier Deschamps (entraîneur de Marseille): "Nous avons pris une bonne option. C'est un très bon résultat. Avec trois buts à l'extérieur et deux buts d'avance, nous avons fait un très, très bon résultat. Il faudra être vigilant au retour, mais nous disposons d'une bonne marge de manoeuvre. La première période était compliquée, relativement fermée et Copenhague s'est créé une opportunité. Sur la fin, Copenhague a voulu attaquer et nous a laissé beaucoup d'espace. Nous avons eu alors la justesse technique que nous n'avions pas connue en première période. (Sur le but de Ben Arfa) C'est Hatem! Il est dans une période plutôt positive actuellement. Il est capable de faire la différence sur ces actions-là. Et le fait que deux des buts sont venus du banc (ceux de Ben Arfa et de Kaboré, ndlr) est positif pour l'ensemble du groupe."
Hatem Ben Arfa : "On a fait l'essentiel, gagner, et un grand pas vers la qualification. J'ai, certes, marqué mais le principal, c'est qu'on a réussi à creuser le trou avant le match retour. Mon but est bon pour la confiance mais le plus important, c'était surtout de gagner."
19/02/2010 Par Julien Lamotte Info France 3