Les racines corses du président
La chose est peu connue. Lié à l'île par son premier mariage, Nicolas Sarkozy en a fait sa terre d'adoption.
Nicolas Sarkozy a épousé en première noces, Marie-Dominique Culioli, fille des pharmaciens de Vico.
Ses deux fils sont donc à moitié corse et issu d’une micro région toute proche de Cargèse. Mieux, lorsque l’un de ses fils expriment le désir de revenir en Corse et de suivre un stage chez un berger, c’est dans la région de Cargèse qu’il est placé. Quelques temps après, le mouvement nationaliste ne bruisse plus que d’une rumeur. Le jeune Sarkozy-Culioli aurait été « contaminé » par le virus autonomiste au contact de son chef de stage, un nationaliste pur sucre. L’information parvient aux Renseignements généraux qui la font remonter. Nicolas Sarkozy prend alors des mesures. Il ne serait pas bon pour sa carrière que la moitié de son enfant, la moitié Culioli, prenne un jour la cagoule ou tout au moins se balade avec le cagoulard autour du cou. Selon les deux auteurs, Sarkozy pourrait même avoir un moment corsiser son nom en remplaçant le y par un i, ce en quoi il se trompait. Au XIXème siècle de bons bourgeois corses qui refusaient leur corsitude transformèrent le i de leur nom en y. Ainsi Paul Valéry descend-il de la famille des Valerii. Plus en arrière, tout Neuilly raconte comment le jeune Nicolas fut pris en main par Achille Peretti, l’indétrônable maire de Neuilly qui venait l’accueillir à l’école. De là daterait cet amour pour la Corse qui le poussa dans les bras d’une Culioli.
Comme Janus, Nicolas Sarkozy, justement, a deux visages.
Le premier est celui d'un ministre ambitieux. L'ancien maire de Neuilly revêt ce masque quand il s'assied sous les ors de la République pour travailler à ses dossiers. Un jour, le passager de la place Beauvau pose pour Paris Match en parodiant, avec sa famille, le fameux cliché des Kennedy dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. John-John jouait sous la table de son père. Le petit Louis s'installe à la même place sous le bureau de Cambacérès. Pour la photo, l'épouse de Sarkozy, Cécilia, s'incline sur l'épaule de son mari, à la manière de Jacky. Il ne manque même pas le chien, Indy. Question décoration, le ministre a accroché au mur des peintures modernes de Honegger, pour remplacer des « affreuses baigneuses du XVIIIe siècle ». Dans ses rares moments d'oisiveté, Sarkozy rêve qu'il traverse la rue et pousse les grilles de l'Élysée. L'incarcération de Colonna peut précisément l'aider à réaliser ce dessein.
L'autre Sarkozy s'épanouit en Corse. C'est celui d'un amoureux de l'île de Colomba et de Mateo Falcone. Car le ministre est familier des lieux pour avoir épousé en premières noces une pharmacienne originaire du village de Vico. Où est Vico? Sur les hauteurs de Cargèse ! Pendant des années, le jeune homme qui avait pris la succession du Corse Achille Peretti à la mairie de Neuilly a passé là ses vacances. Gustave Flaubert a visité la région en 1840 et vante les mérites du village : «À Vico on commence à connaître ce que c'est qu'un village de la Corse. Situé sur un monticule, dans une grande vallée, il est dominé de tous les côtés par des montagnes qui l'entourent en entonnoir.»
En effet, c’est sous le patronage d’élus corses que le Président de la République a commencé sa carrière politique. C’est grâce au député et président de l'Assemblée territoriale de Corse, Camille de Rocca-Serra, que Nicolas Sarkozy a rencontré sa première femme. Marie-Dominique Culioli est originaire de Corse, ses parents, à cette époque, tenait une pharmacie au village de Vico près de Sagone. Grâce à sa belle-famille, Nicolas Sarkozy découvre la Corse et ses spécificités, son côté insulaire et sa mentalité. Les parents de sa femme ont ainsi fait construire une villa sur la plage de Sagone où, au sous-sol, l’oncle a géré pendant un temps une boîte de nuit.
Il a également tissé des liens affectifs avec les amis de sa belle-famille comme André Géronimi qui en plus de posséder une pâtisserie à Sagone, faisait la tournée de pain dans les villages, comme cela se fait ordinairement. Le futur président de la République l’a parfois accompagné dans ses tournées, lui permettant de découvrir la population de la Corse profonde.
Nicolas Sarkozy et ses liens avec Yvan Colonna
En Corse, il s'est fabriqué une partie de ses racines.
En effet, le fils d’André Géronimi a épousé la sœur d’Yvan Colonna, accusé du meurtre du préfet Erignac. Quelques années plus tard, l’un des fils du couple Sarkozy a fait un stage de berger chez les Colonna.
D’autre part, il est curieux de savoir qu’il y a des liens entre la famille Sarkozy et la famille Colonna.
La première femme de Nicolas était corse, de Vico, sur les hauteurs de Cargèse, et ils ont souvent passé leurs vacances à Sagone, tout près de là. Leurs deux fils se sentent corses (voire plus…). Ils ont tous deux joué au foot avec Yvan Colonna qui organisait des tournois. L’un d’eux a même fait un stage en tant que berger chez un éleveur, ami d'Yvan Colonna, lui-même berger. Les Sarkozy fréquentaient le restaurant tenu par la sœur d’Yvan Colonna, Christine, suspectée de liens avec le FLNC. Un soir de l’été 2002, l’un des fils Sarkozy, l’apprenti berger, en vacances chez sa mère, ne revient pas. C’est le branle-bas de combat chez les RG et jusqu'au ministère de l'Intérieur. Au petit matin, il revient, dans la voiture de Christine Colonna...???
Depuis, Sarkozy a divorcé de son épouse corse Marie-Dominique Culioliet et s'était remarié avec Cecilia María Sara Isabel Ciganer Albeniz en octobre 1996 pour en divorcer en octobre 2007.
Le 2 Février 2008, Nicolas Sarkozy épousait Carla Bruni à l'Elysée.
Mais il n'a pas tout à fait divorcé de cette terre corse, si attirante et violente à la fois. D'autant que ses deux fils, Pierre et Jean, nés de son premier mariage, se sentent corses et passent toutes leurs vacances sur l'île. Mais, Nicolas Sarkozy ne serait plus jamais retourné à Vico, où il serait plus détesté que Judas en raison de son ambition opportuniste démesurée .
Il suffit d'aller à Vico pour découvrir la haine des habitants locaux à propos de Nicolas Sarkozy.
Les langues se délient bien vite à Vico à son propos...
Doc 18/11/2010