Paludisme: Des moustiques par l'odeur attirés
Anopheles gambiae © JANICE CARR/BSIP/Corbis
Il y a les victimes préférentielles des moustiques et les autres. Ceux qui attirent systématiquement ces insectes vrombissants et ceux qui les laissent totalement indifférents, voire qui les repoussent sans le savoir.
La propreté - ou la saleté - n'y change rien.
Les moustiques piquent les hommes et les femmes en fonction de leurs molécules odorantes. Des chercheurs ont récemment réalisé une analyse des récepteurs aux odeurs des neurones olfactifs de moustiques transmetteurs du paludisme. Et ils ont pu ainsi identifier des groupes de récepteurs attirés par des molécules odorantes humaines. Ce travail pourrait aider à trouver de nouveaux moyens de prévenir la transmission de cette maladie, qui touche des centaines de millions de personnes chaque année. C'est en Afrique subsaharienne que la prévalence du paludisme est la plus élevée au niveau mondial.
Dans cette région, le principal moustique vecteur est Anopheles gambiae. Il se dirige à l'odorat, repérant les humains par des indices qui sont des molécules odorantes. L'équipe de Allison Varey etcoll. (New Haven, Connecticut, États-Unis) s'est intéressée au fonctionnement moléculaire de ce ciblage. Selon sa publication dans la revue scientifique Nature , les insectes détectent les odeurs au moyen de neurones récepteurs olfactifs dont les spécificités sont conférées par l'expression de récepteurs aux odeurs individuels. Chez A. gambiae, une famille de 79 gènes de cette aptitude a déjà été identifiée par bio-informatique. En partant de ces résultats, les chercheurs ont caractérisé le fonctionnement des différents récepteurs olfactifs d'A. gambiae et l'ont comparé avec celui d'un autre insecte, une petite mouche.
Résultat : cette dernière est attirée par les fruits alors que A. gambiae recherche un hôte capable de lui fournir son repas sanguin et, de surcroît, il lui transmet le paludisme. "Notre analyse du répertoire d'A. gambiae peut nous donner des bases utiles pour combattre la transmission du paludisme", précisent les chercheurs qui ont identifié des récepteurs individuels répondant à des molécules odorantes humaines. Les "éternels piqués" attendent leurs solutions avec impatience.
lepoint.fr par Anne Jeanblanc News Yahoo 19/02/2010