Devenir médecin : une affaire d’argent
Le Nouvel Observateur numéro 2400 note sur une double page qu’« en pleine réforme, les études de santé restent un juteux marché pour les écoles privées et réservées aux milieux aisés ».
Le magazine se penche ainsi sur un « phénomène [qui] explose. Environ 80% des 50 000 aspirants à la blouse blanche paient des cours privés », selon des études menées par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques).
L’hebdomadaire relève que « cette course à la performance est attisée par le spectre du chômage, dont ne souffrent justement pas les professions de santé. [… ] Depuis qu’en 2006 l’Etat a augmenté le nombre de places aux différents concours, c’est la ruée sur les amphis de toute la France ».
Le Nouvel Observateur constate que « la plupart des universités tentent de contrer la montée de cette sélection par l’argent. […] L’élitisme social dans les professions de santé atteint désormais des sommets. Il fait couler beaucoup moins d’encre que celui de nos grandes écoles mais mérite largement autant d’être dénoncé ».
Le magazine note ainsi qu’« en première année, 44% des étudiants sont issus des milieux aisés, et ils sont 57% en deuxième année. En cause, des épreuves essentiellement à base de QCM bâties sur mesure pour les plus scolaires ».
Le Nouvel Observateur se penche notamment sur l’université Grenoble-I, qui « s’est lancée dans une démarche très décriée : des cours enregistrés sur DVD et non plus en amphis, avec des cours de questions-réponses préparés ». Son président, Farid Ouabdesselam, indique que « cela nous a permis d’accroître la réussite des boursiers comme des étudiants résidant loin du centre, et cela dès la première année ».
Laurent Frichet Médiscoop 04/10/2010