Les cabines UV causent chaque année 350 mélanomes
C’est ce qu’indique Le Figaro, qui relève qu’une étude publiée aujourd’hui dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire « évalue le nombre de morts spécifiquement attribuables aux cabines à rayons ultraviolets en France ».
Les chercheurs de l’InVS estiment ainsi qu’« entre 566 et 2 288 décès peuvent être attendus dans les 30 prochaines années, si les expositions des Français aux cabines de bronzage ne changent pas ».
Le journal ajoute que « les scientifiques estiment que 4,6% des mélanomes cutanés, soit 347 cas annuels, sont attribuables aux bancs solaires. L’impact est plus important chez les femmes (76% des cancers) ».
« Les UV artificiels sont classés depuis 2009 sur la liste des agents cancérogènes pour l’homme, au même titre que le rayonnement solaire. Ils sont également impliqués dans le vieillissement cutané prématuré, la dégénérescence maculaire de la rétine et la cataracte », rappelle Le Figaro.
Mathieu Boniol, directeur de recherche à l’International Prevention Research Institute, précise que « dans l’absolu, le risque de cancer reste modéré, mais il est régulièrement réévalué à la hausse par les études qui suivent des populations sur du long terme. Nous avons encore peu de recul, car le bronzage artificiel est assez récent en France ».
Le Figaro relève que « cette pratique est en forte croissance. Selon le Baromètre cancer 2010, 13,4% des Français se sont exposés à ce type d’UV au moins une fois au cours de leur vie, dans des instituts de beauté ou des centres de bronzage. Un tiers d’entre eux les fréquentent plus de 10 fois par an. Les femmes et les jeunes sont surreprésentés ». Mathieu Boniol note que « le risque est multiplié par 2 lorsque la première exposition a lieu avant 35 ans ».
Le quotidien constate en outre que « les idées fausses sur les bienfaits présumés des UV artificiels ont la vie dure. Un quart des personnes interrogées pense qu'ils préparent la peau et permettent d'éviter les coups de soleil. Les cabines sont également censées transformer la vitamine D ou protéger contre la dépression saisonnière ». L’Inpes indique que « toutes ces allégations, véhiculées par les professionnels, sont fausses ».
Le Figaro ajoute que « citant «les doses élevées d'UV autorisées» et «les restrictions d'usage peu contraignantes», les médecins plaident pour un renforcement de la réglementation. Un décret interdisant les offres commerciales agressives et renforçant les contrôles était en préparation à la direction générale de la santé. Sa publication est attendue ».
Le Parisien retient de son côté qu’« en supposant que les cas provoqués par les cabines de bronzage aient le même pronostic que ceux induits par les UV du soleil, les scientifiques estiment qu’entre 19 et 76 décès annuels sont attribuables à cette pratique ».
Le quotidien livre en outre ses « conseils pour mieux utiliser les cabines UV ». Le journal indique ainsi : « Pas de maquillage avant l’exposition. […] Vérifiez aussi - notamment auprès de votre médecin - que vous ne prenez pas un médicament contre-indiqué ».
Le Parisien ajoute : « Ne lésinez pas sur les lunettes spéciales que votre centre vous propose », puis aborde un « phénomène méconnu, les UV artificiels peuvent, selon la dermatologue Claudine Blanchet-Bardon, vice-présidente du Syndicat des dermatologues vénéréologues, transformer un simple papillomavirus inoffensif en HPV cancérigène. «Nous nous en sommes rendu compte lors de traitements médicaux avec des lampes UV», affirme la spécialiste qui recommande plus particulièrement aux hommes - le papillomavirus s’installant chez eux sur la verge - le port du string ».
« Mieux vaut ne pas dépasser une dizaine de séances par an, selon les spécialistes », conclut le journal.