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La fumée sortant du volcan islandais en éruption
AFP - ICELANDIC COAST GUARD 25 aéroports français sont fermés depuis au moins jeudi 23h00 tandis qu'Air France a annulé ses vols au départ et à destination de Paris vendredi matin.
Les espaces aériens de plusieurs pays du nord de l'Europe sont fermés, en raison du nuage de cendres craché jusqu'à 6000 m d'altitude par un volcan au sommet du glacier Eyjafjallajokull en Islande.
Le trafic aérien a été largement paralysé jeudi en Europe.
Les poussières de l'éruption sont arrivées sur la France
Les premières poussières volcaniques venues d'Islande ont atteint la pointe nord de la France vers 20 h, a annoncé Météo France. Elles devraient arriver vendredi vers 2h00 du matin au-dessus de la région parisienne et du Luxembourg. "Il ne s'agit pas d'un nuage en tant que tel" mais d'une "zone où il y a un risque d'avoir des particules" émises par le volcan islandais, a précisé la météo nationale.
Selon la direction générale de la Santé, l'éruption volcanique en Islande ne représentait "pas actuellement de risque significatif pour la santé du fait de la haute altitude et de la dispersion du nuage de cendres".
Les aéroports de Roissy et Orly fermés depuis 23h
"Suite à l'éruption volcanique en Islande", un nuage "contenant des cendres s'est formé sur le nord atlantique, il progresse et se déplace plus au sud", rappelle la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) française. Selon la DGAC, "la zone de précaution aéronautique définie par le centre londonien de veille volcanique en collaboration avec le centre de Météo-France s'étend sur le nord de l'espace aérien français [depuis] 20h00".
"Par mesures de sécurité, les aéroports de Calais, Merville, le Touquet, Dieppe, Cherbourg, Amiens, Lille, Valenciennes de Brest, Lannion, Deauville, Morlaix, Quimper, Rennes, Caen, Strasbourg, Vatry, Reims, Metz, Beauvais, Pontoise, Toussus-le-Noble, Orly, Roissy Charles de Gaulle et le Bourget resteront fermés jusqu'à 14h00 au moins ce vendredi", ajoute-t-elle. Les aréoports du nord ont fermé à 17 h, ceux de la région parisienne ont cessé leur activité à 23 h.
"Le trafic aérien sera perturbé sur les autres aéroports du territoire", ajoute la DGAC qui "recommande fortement aux passagers aériens de contacter leur compagnie aérienne et de ne pas se rendre à ces aéroports".
L'agence européenne de contrôle aérien Eurocontrol a déclaré que les perturbations pourraient se prolonger pendant 48 heures et conduire à la fermeture des espaces aériens français et allemand, après ceux des îles britanniques, de la Scandinavie et du Benelux.
"La situation météorologique est telle que les cendres du volcan progressent lentement vers l'Est mais il n'y a pas beaucoup de vent, donc c'est très lent et très dense", a indiqué Brian Flynn, responsable-adjoint des opérations à Eurocontrol.
Plusieurs espaces aériens fermés en Europe
La plupart des vols au départ et à destination du Royaume-Uni resteront interdits jusqu'à vendredi 12H00 GMT.
En Allemagne, le trafic est interrompu depuis jeudi soir jusqu'à vendredi matin 8 h locales (6 h GMT) dans les aéroports de Hambourg, Berlin, Hanovre, et Brême, dans le nord de l'Allemagne , a annoncé l'agence allemande chargée de la Sécurité aérienne.
L'espace aérien suédois est fermé depuis 20h GMT et l'espace irlandais est partiellement fermé depuis 11h GMT, dont l'aéroport de Dublin.
L'espace danois a été totalement fermé vers 17h GMT. L'ensemble du trafic aérien norvégien a également été interrompu, tout comme dans le nord de la Finlande.
L'espace aérien belge a été lui aussi progressivement fermé jeudi, sa partie ouest à 14h30 (12h30 GMT) puis la totalité à 16h30 (14h30 GMT), jusqu'à ce que le nuage de cendres volcaniques venant d'Islande soit passé, a annoncé le secrétaire d'Etat belge à la Mobilité. Quant à l'espace aérien des Pays-Bas, il a été fermé jeudi à 18h (16h GMT).
L'autorité néerlandaise chargée du contrôle aérien avait annoncé en milieu d'après-midi que le trafic aérien au départ et à destination des Pays-Bas allait être "progressivement réduit" et s'attendre à ce que "plus aucun vol ne soit possible à partir de 19h (17h GMT).
"Il est possible que les cendres volcaniques tombent jusqu'au sol", a déclaré Willard Elissen, porte-parole de l'Autorité néerlandaise d'inspection des transports. "Nous ne prendrons aucun risque", a-t-il affirmé.
L'agence polonaise de navigation aérienne a annoncé jeudi soir avoir fermé l'espace aérien au-dessus du nord de la Pologne à partir de 20H00 (18H00 GMT)
Paradoxalement, l'aéroport de Reykjavik, capitale de l'Islande, est épargné grâce aux vents dominants venant de l'ouest.
La compagnie SAS annule plus de 600 vols, les trois quarts de son trafic
SAS, en graves difficultés financières, a dû annuler 635 vols jeudi en raison de la fermeture des espaces aériens en Europe.
Il s'agit de près des trois quarts de son trafic quotidien.
"Nous avons annulé 635 vols sur 870 aujourd'hui. Les vols qui ont été maintenus sont principalement au Danemark et en Suède, il n'y a quasiment eu aucun vol en Norvège", a déclaré Elisabeth Manzi, la porte-parole de la première compagnie scandinave.
Imitant la Norvège qui la première a fermé la totalité de son espace aérien, le Danemark et la Suède ont annoncé l'arrêt progressif d'ici à jeudi soir de leur trafic aérien.
Dans le sud de l'Europe aussi
En Espagne, au moins 122 vols vers l'Europe du Nord ont été annulés jeudi à la mi-journée en raison du nuage de cendres, a déclaré l'autorité aéroportuaire espagnole Aena.
Les aéroports espagnols affectés sont ceux de Madrid Barajas, Barcelone, Alicante, Reus, Lanzarote, Torrejon, Malaga, Palma de Majorque, Reus, Valence, Almeria, Ibiza, Tenerife-sud, Grenade, Geronne, Santander.
Les perturbations atteignent les Etats-Unis
Les effets de l'éruption volcanique en Islande se sont fait ressentir jusqu'aux Etats-Unis où les liaisons aériennes entre New York et la Grande-Bretagne ont été annulées jeudi, alors que d'autres aéroports du pays s'attendaient à des perturbations dans la journée.
Les compagnies aériennes américaines ont annulé jeudi une centaine de vols entre les Etats-Unis et l'Europe en raison du nuage de cendres
A Washington, les aéroports de Dulles et de Reagan fonctionnaient normalement, mais se préparaient à des difficultés.
Heathrow, premier aéroport du monde, paralysé
La fermeture de l'espace aérien britannique, effective depuis jeudi 11h GMT, a été prolongée jusqu'à vendredi 5h GMT, en raison du nuage de cendres, ont annoncé les services britanniques du contrôle aérien (NATS).
"Le nuage de cendres volcaniques s'est maintenant propagé à travers le Royaume-Uni et continue à se déplacer vers le sud", indique le National air traffic service qui ajoute "aucun vol, à l'exception des liaisons urgentes agréées, n'est actuellement autorisé dans l'espace aérien britannique".
Certains aéroports britanniques ont cependant averti que le trafic pourrait également être perturbé vendredi, voire "au-delà". Et la compagnie British Airways a déjà annoncé l'annulation de tous ses vols jusqu'à vendredi matin au plus tôt.
Toutes les liaisons sont suspendues sur l'ensemble des aéroports londoniens, dont Heathrow, premier au monde en terme de trafic international. Environ 1.300 avions, soit 180.000 passagers, décollent ou atterrissent à Heathrow chaque jour.
Des centaines de vols avaient déjà été annulés dans la matinée à travers le Royaume-Uni. L'ensemble des aéroports écossais sont fermés depuis l'aube ainsi que ceux de Belfast, en Irlande du Nord.
Le nuage représente un danger pour les réacteurs des avions
L'éruption, tôt mercredi matin, d'un volcan au sommet du glacier Eyjafjallajokull, dans le sud de l'Islande (une région peu peuplée située à 125 kilomètres de Reykjavik, la capitale), continuait à émettre d'importants nuages de cendres qui peuvent non seulement limiter la visibilité mais risquent également d'endommager les réacteurs des appareils.
En 1982, un vol de la British Airways avait perdu toute puissance dans l'ensemble de ses réacteurs en traversant un nuage de cendres au-dessus de l'Indonésie. Il avait fait une chute de plusieurs milliers de pieds avant de toucher une nappe d'air non polluée, ce qui avait pu permettre à ses moteurs de redémarrer.
"Les cendres ont été observées à 55.000 pieds (environ 16.000 mètres) au-dessus du nord de l'Ecosse", a précisé Sue Loughlin, volcanologue à la British Geological Survey. "La direction qu'elles prendront dépendra de la vitesse du vent et de son sens", a-t-elle ajouté.
Le nuage de cendres long de 6 à 11 km a gagné en intensité
"Cela devient plus intense, mais il n'y aura pas de lave. Il s'agit purement d'une éruption explosive très puissante", a déclaré jeudi Armann Horskuldsson, chercheur à l'université d'Islande.
La durée d'une éruption en Islande "est extrêmement variable, cela peut aller de plusieurs jours à plus d'un an. Mais si l'on en juge par l'intensité de celle-ci, cela pourrait durer longtemps", a déclaré de son côté, Magnus Tumi Gudmunsson, un professeur islandais de géophysique.
"Une éruption il y a un siècle environ a duré toute une année, donc ça peut être aussi long que ça", explique Thorsteinn Jonsson, prévisionniste à l'Institut météorologique islandais. "Cela peut aussi se calmer en deux ou trois semaines, comme cela a été le cas avec d'autres éruptions".
Le volcan situé sous le glacier Eyjafjallajokull est dix fois plus actif qu'un cratère voisin entré en éruption le mois dernier. Une épaisse couche de cendres s'étend désormais sur plusieurs milliers d'hectares à l'est et le nuage a plongé certains secteurs de la côte sud de l'île dans l'obscurité, rapporte la presse locale.
L'éruption a par ailleurs provoqué la fonte d'une partie du glacier, le cinquième d'Islande, mais la situation est en cours d'amélioration sur le front des inondations, qui ont gravement endommagé routes et ponts mercredi.
15/04/2010 Info France 3