En cinquante ans, la population de thon rouge a diminué de 75%, dont 61% ces dix dernières années. Les experts affirment qu'à cette allure, le thon deviendra un poisson rare d'ici trois ans et aura complètement disparu d'ici 2050. Face à ce constat alarmant, l'ONU a étudié en mars 2010 une proposition de loi visant à interdire la commercialisation du thon rouge, à laquelle la France et la Communauté Européenne étaient favorables, tandis que le Japon, premier consommateur de thon rouge, y était farouchement opposé. La proposition de loi a finalement été rejetée, abandonnant le poisson à un avenir incertain.
Le grand requin blanc : les dents de la mer en péril
Ce redoutable et impitoyable prédateur des mers est bien plus une proie pour l'homme que le contraire. Les pêches mal réglementées, la pollution, la modification de son habitat ou la pêche sportive dont il est le plus prestigieux trophée, ont fait baisser de 50% sa population au cours des 15 dernières années. Il fait parti depuis peu des espèces protégées car sa disparition complète pourrait avoir des effets ravageurs sur l'écosystème marin.
Le saumon d'Atlantique : un met de plus en plus rare
En 18 ans, 75% des saumons sauvages ont disparu des eaux. Le saumon étant un des poissons les plus appréciés, il est victime d'une pêche excessive. De plus, les divers barrages et aménagements des fleuves empêchent sa bonne migration et il est également affecté par des maladies transmises par les saumons d'élevage. Sa pénurie se fait ressentir sur le marché alimentaire mais il reste cependant un poisson très lucratif.
L'anguille : plus d'anguilles sous roche
Cela fait plus de dix ans que l'anguille est classée parmi les espèces menacées. Ses migrations qui s'étendent sur d'énormes distances, des fleuves européens aux mers des Caraïbes, la rendent particulièrement vulnérable car elles l'exposent à toutes sortes de dangers (pollution, constructions humaines, prédateurs...). De plus, les bébés anguilles, les civelles, subissent une pêche intensive qui nuit à son renouvellement.
L'espadon : les ravages de la pêche sportive
Pour les amateurs de pêche sportive, l'espadon constitue une cible de choix : sa taille peut atteindre 5 mètres de long pour un poids avoisinant 500 kg et une vitesse de pointe à 110 km/h ! Cette pratique fragilise d'autant plus cette espèce déjà victime de la pêche industrielle qui vise les plus jeunes spécimens.
L'hippocampe : victime de la médecine chinoise
Avec sa silhouette atypique qui rappelle le cavalier du jeu d'échec, l'hippocampe est bel est bien un poisson et, comme beaucoup d'entre eux, il est menacé. Il est très utilisé par les herboristes chinois qui le préconisent pour toutes sortes de traitements. Il est aussi vendu séché comme ornement décoratif. Le nombre de spécimens pêchés chaque année dépasse les 20 millions.
Le cabillaud : un stock asséché
Le cabillaud, qu'on appelle aussi morue, désigne en réalité les poissons des mers froides de l'ordre des Gadiformes. Il était autrefois le poisson bon marché par excellence mais devient de plus en plus un produit de luxe, tant la surpêche en a épuisé les réserves. Plusieurs études ont démontré qu'un arrêt total de la pêche sur plusieurs années ne suffirait pas à renouveler sa population.
Le poisson botia : des rivières aux aquariums
Le poisson botia n'est pas classé parmi les espèces menacées, mais il tend dangereusement à le devenir. Sa beauté et sa grande vitalité en font un poisson d'aquarium très apprécié. Cependant, il a besoin de vivre en groupe et au moins cinq spécimens sont recommandés par bocal, ce qui pousse les pêcheurs à redoubler d'efforts en asséchant les rivières d'Indonésie. Des recherches sont effectuées pour favoriser la reproduction de ce poisson en élevage.
L'empereur : une maturité sexuelle trop tardive
C'est à partir des années 1980 que la surpêche de ce poisson a commencé, quand de grands bancs ont été découverts dans les océans. Sa population a presque aussitôt été anéantie car le poisson empereur n'atteint pas sa maturité sexuelle avant 20 ans et les femelles ne pondent pas systématiquement chaque année, ce qui en fait une espèce particulièrement lente à se renouveler.
La perche du Nil : l'arroseur arrosé
Introduit dans les eaux du lac Victoria en Afrique de l'Est au début des années 1950, ce poisson s'est tellement bien acclimaté à son nouvel environnement qu'il s'y est reproduit massivement. Mais la perche du Nil a aussi décimé quantité de poissons locaux, des cichlides endémiques du lac. Résultat : on compte aujourd'hui près de 200 espèces éteintes ! Ironie du sort, ce poisson de grande envergure (près de 2 mètres) qui se pêche facilement et se vend à bon prix, est à son tour en danger de disparition à cause de la surpêche.
Le blobfish : dommage collatéral
Ce poisson, aussi indigeste que laid, est voué à disparaître à cause de la pêche, ou plus précisément du chalutage de fond. Cette technique redoutable consiste à racler le fond des mers avec un filet géant. Surtout utilisée pour attraper des homards et certains crabes, elle commet des ravages dans les habitats naturels des espèces des fonds marins.
Le poisson-chat géant du Mékong : les conséquences de l'urbanisme
Les nombreux barrages du Mékong, les dragages, l'envasement et la pêche ont fortement contribué à ralentir la reproduction de cet énorme poisson qui doit remonter le fleuve jusqu'en Chine du Sud pour pondre ses œufs, une fois qu'il a atteint sa douzième année. Conséquence : en treize ans, sa population a chuté de 80%.
L'esturgeon Beluga : acharnement pour le caviar
Il existe 18 espèces d'esturgeon et toutes sont menacées d'extinction. Le Beluga est l'espèce qui a rejoint le plus récemment cette liste. Ce poisson qui est l'un des plus anciens au monde date de 250 millions d'années et a la capacité de vivre un siècle mais n'atteint la maturité sexuelle que très tardivement. Or, c'est principalement pour ses œufs qu'il est tant prisé : le fameux caviar, considéré comme un produit de luxe extrêmement lucratif.
MSN Chaine verte 04/06/2010