Comment la radioactivité se dissipe-t-elle ?
Le nuage de particules radioactives peut traverser des milliers de kilomètres. La pluie peut être une chance ou un risque : s'il pleut sur Tokyo à travers le nuage, c'est une catastrophe ; s'il pleut sur le nuage au-dessus du pacifique, c'est une bonne nouvelle.
Le nuage perd de sa dangerosité en voyageant.
D'une part parce que les atomes radioactifs se dispersent petit à petit dans l'air, au gré de la météo. C'est l'effet dilution.
D'autre part, parce que leur radioactivité diminue : les atomes radioactifs, qui cherchent leur équilibre, finissent par le retrouver. La radioactivité met, en fonction des atomes, des heures, des jours, ou des années, voire des milliards d'années (uranium) à disparaître. Dans le tableau ci dessous, la « période radioactive » est définie comme la durée qu'il faut pour voir la radioactivité diminuer de moitié (Voir le tableau - source : RNM)
| Eléments chimiques | Période radioactive |
|---|---|
| Uranium 238 | 4,47 milliards d'années |
| Potassium 40 | 1,3 milliards d'années |
| Uranium 235 | 704 millions d'années |
| Carbone 14 | 5730 ans |
| Radium 226 | 1600 ans |
| Césium 137 | 30,2 ans |
| Strontium 90 | 28,8 ans |
| Tritium | 12,3 ans |
| Cobalt 60 | 5,27 ans |
| Iode 131 | 8,05 jours |
| Phosphore 30 | 2,55 minutes |
| Hélium 6 | 0,82 seconde |
Qu'y a-t-il dans les nuages qui s'échappent du réacteur ? Selon Jean-Marc Peres, de l'IRSN , ils sont composés :
- de gaz rares comme le krypton ou le xénon (dont la radioactivité disparait en quelques heures ou quelques jours),
- d'iode (en quantité dix fois inférieure aux gaz rares) : sa radioactivité diminue de moitié en huit jours.
- de cesium137 (en quantité cent fois inférieure aux gaz rares) : sa radioactivité diminue de moitié en 30 ans.
En revanche, à la température du réacteur en question (600°) les atomes d'uranium ou de plutonium ne peuvent pas devenir volatiles, estime-t-il.