Le vol de voitures à portée de clic

Fermeture centralisée, alarme, système d'antidémarrage par code ou puce Les constructeurs ont rivalisé d'idées ces dernières années pour lutter contre le vol de voiture. Mais une enquête publiée mardi par l'hebdomadaire Auto Plus révèle que

ces boucliers électroniques ne résistent pas à la vente en ligne de kits contournant les dispositifs antivol.

A partir d'un passe-partout obtenu pour 120 euros sur Internet, la journaliste Sandrine Darré a pu ouvrir sans traces d'effraction et en quelques minutes seulement un modèle de Golf datant de 2008. L'outil est habituellement réservé aux serruriers, «mais renseigner le nom et l'adresse de l'entreprise d'un ami suffit par exemple pour passer commande», précise Sandrine Darré. Le même ouvre-porte peut d'ailleurs servir à plusieurs modèles de voitures. Celui que la journaliste s'est procuré est compatible avec les serrures des voitures Volkswagen, Audi, Skoda et Seat fabriquées entre 2001 et 2010.

Deuxième étape : le démarrage de la voiture. Un logiciel vendu en ligne permet de reprogrammer la clé et de désactiver le système antidémarrage. Le changement des paramètres se fait depuis un ordinateur portable relié à un «outil de diagnostic», habituellement utilisé par les garagistes pour détecter les pannes. Le kit est vendu pour 450 euros.

Et la panoplie de solutions ne s'arrête pas là. Pour les voitures dont le démarrage est entièrement régi par l'électronique, un petit boîtier branché sur la prise diagnostic de la voiture permet de démarrer le véhicule sans la clé d'origine. Cet appareil, affiché à 1650 euros, est vendu en ligne avec sa notice d'utilisation, facilitant ainsi le travail des intéressés.

Et la panoplie de solutions ne s'arrête pas là. Pour les voitures dont le démarrage est entièrement régi par l'électronique, un petit boîtier branché sur la prise diagnostic de la voiture permet de démarrer le véhicule sans la clé d'origine. Cet appareil, affiché à 1650 euros, est vendu en ligne avec sa notice d'utilisation, facilitant ainsi le travail des intéressés.

Dans ce cas-là, il y a peu de doutes sur le caractère frauduleux de la démarche car «ces boîtiers ne sont pas censés servir aux garagistes qui utilisent les outils labellisés par les constructeurs», explique Sandrine Darré.  

«Réseaux organisés»

La fonction initiale de ces instruments serait donc détournée à des fins illégales. Les outils de diagnostic permettent aux escrocs de « neutraliser l'antidémarrage et de nettoyer l'historique du véhicule, comme le kilométrage, pour revendre ensuite la voiture à un bon prix et dans des filières classiques », avance la journaliste. Il n'est pas rare que ce type de voitures soit revendu via les petites annonces avec de faux papiers. «Il s'agit de vrais réseaux organisés, précise-t-elle, et les produits vendus proviennent souvent du Maghreb ou d'Asie pour être ensuite revendus en Europe.»

Et le tort causé aux propriétaires demeure très difficile à réparer. Si la voiture volée sans effraction est retrouvée, les assureurs refusent d'indemniser leurs clients, faute de preuve tangible.

lefigaro.fr Herbet, Marie  News Yahoo 27/05/2010