Une thérapie cellulaire rend la vue à des malvoyants
Le Figaro indique que le Pr Carole Burillon, chef du service d'ophtalmologie de l'hôpital Édouard-Herriot (CHU Lyon), et son équipe ont « présenté mercredi les résultats d'une nouvelle technique chirurgicale lors d'une session de l'Académie de chirurgie consacrée à l'ingénierie tissulaire, cette nouvelle médecine qui consiste à fabriquer des tissus humains à partir de cellules et de milieux de cultures ».
Le journal remarque que « depuis 2007, l'équipe lyonnaise a opéré 26 patients. Il s'agissait de personnes dont la cornée des deux yeux était très abîmée et sujette à des ulcères douloureux en raison d'accidents (brûlures thermiques ou caustiques par de la soude ou de l'eau de javel par exemple), d'infections ou de maladies rares. Des pathologies qui toucheraient une cinquantaine de Français chaque année ».
Le Figaro note que « l'idée [est] de traiter directement la cornée en greffant dessus des cellules cultivées », puis relève que « si l'on excepte deux échecs (inflammation grave) et un patient dont les médecins sont restés sans nouvelles, les résultats sont spectaculaires pour les autres : 22 sur 23 ont noté une amélioration de leur qualité de vie. Parmi les malades qui avaient au départ une vision basse, 11 sur 14 ont vu leur acuité visuelle nettement améliorée ».
« Plus impressionnant encore, 6 des 9 patients initialement presque aveugles ont connu la même amélioration : en plus de l'autogreffe, ils ont dû bénéficier d'une greffe de cornée du fait d'une atteinte profonde, alors que les autres souffraient de lésions plus superficielles », poursuit le journal.
Le Dr François Malbrel (ophtalmologue à Lille) précise les « avantages de la greffe autologue » : « On évite les rejets, on dispose d'un capital cellulaire à greffer conséquent, on évite d'affaiblir l'œil sain en cas d'atteinte unilatérale et enfin il n'existe pas de problème éthique tel que ceux rencontrés avec les cellules souches embryonnaires. De plus, cela permet dans la plupart des cas de guérir la pathologie cornéenne en rétablissant sa transparence et de ne pas devoir réaliser une greffe de cornée avec 3 ans de recul ».
Le quotidien conclut que « l'équipe lyonnaise espère obtenir d'ici à la fin 2012 une autorisation spéciale (ATU) pour poursuivre ses essais et lancer bientôt une étude européenne ».