En dépit de son discours revanchard, Andy Schleck n'a pas attaqué Alberto Contador entre Bagnères-de-Luchon et Pau où s'est imposé Pierrick Fédrigo, le plus rapide d'une échappée où figurait Lance Armstrong, auteur d'un baroud d'honneur pour son dernier Tour.
Le peloton a revisité les quatre cols mythiques des Pyrénées, escaladés pour la première fois et dans le même ordre en direction de Bayonne il y a cent ans.
Lance Armstrong, sixième de l'étape, l'avait choisie pour se montrer une dernière fois dans la lumière d'une épreuve dont il sera longtemps le recordman de victoires (sept) mais à laquelle il tournera le dos définitivement dimanche sur les Champs-Elysées.
Depuis la première étape de montagne, le champion texan atteint par la limite d'âge et de ses jambes, a souvent été décramponné dans les cols.
Dans ce Tour de France dont il n'est plus qu'une attraction, Lance Armstrong a semblé prêter une attention mesurée au duel opposant Contador à Schleck et restait énigmatique quant à ses chances de remporter une étape et se débarrasser de l'image d'un champion en déliquescence, dont le retour à la compétition il y a 18 mois est de moins en moins justifiable sportivement.
De ce point de vue, sa performance du jour est symbolique de l'image qu'il veut laisser lui-même au public.
"J'avais planifié mon attaque", a-t-il dit.
"Je suis vivant, j'ai tout essayé. Je ne suis pas le meilleur dans cette course mais j'ai toujours un état d'esprit combatif", a-t-il ajouté.
"Lance Armstrong, ce sera fini dans quatre ou cinq jours."
SCHLECK NE VEUT PLUS DE SIFFLETS POUR CONTADOR
Le leader de la formation RadioShack est donc passé à l'attaque dès le départ de Bagnères-de-Luchon, dans un groupe de 18 coureurs où figurait son équipier Christopher Horner.
L'échappée, où figuraient des hommes bien placés au classement général, n'a jamais pu vraiment partir.
Armstrong a ensuite suivi Sandy Casar, passé à l'attaque avant le Tourmalet et comme souvent encore deuxième à l'arrivée d'une étape du Tour.
Le Texan a contribué à donner vie à une échappée de dix coureurs, dont il a subi dans l'ascension finale de l'Aubisque les changements de rythme et les à-coups.
"C'était explosif, je ne pouvais pas suivre, j'ai juste gardé mon rythme. Je me suis concentré sur l'étape plutôt que sur le classement par équipes mais je n'étais pas assez rapide", a-t-il dit.
"Lance m'a dit qu'il avait déjà beaucoup travaillé et que ce serait dur", a confirmé son manager Johan Bruyneel.
Le peloton, après un départ en trombe, a levé le pied dans le Tourmalet et l'Aubisque avant d'accélérer dans la vallée, les équipes Omega-Pharma Lotto et Garmin-Transitions protégeant les places de leurs leaders dans le top 10.
Schleck et Contador ont donc eu le temps de converser à la veille de la journée de repos et leur différend semble être apaisé, après les déclarations tapageuses du Luxembourgeois lundi soir.
"Nous avons parlé en effet de ce qui s'est passé lundi quand j'ai été victime d'un saut de chaîne", a dit Schleck.
"Désormais entre lui et moi, il n'y a plus de problèmes. Bien sûr que le Tour ne va pas se gagner sur la seule séquence d'une saut de chaîne."
"Maintenant, le Tour va se décider au Tourmalet entre lui et moi. Et je demande aux gens de ne plus siffler Alberto. Pour lui et pour moi", a conclu le deuxième du classement général.
20/07/2010 News Yahoo Reuters