Seniors au volant : le rôle crucial des médecins
Le Figaro remarque que « les médecins ne devraient pas hésiter à conseiller à leurs patients d'arrêter de conduire pour des raisons médicales ». Le journal note en effet que selon une étude canadienne menée par le Dr Donald Redelmeier (université de Toronto) publiée dans le NEJM, « quand les patients reçoivent ce genre de conseil, que ce soit de renoncer totalement à la conduite ou d'être très vigilant au volant, les risques d'accident grave sur la route sont réduits de 40 à 50% ». Le journal explique que « l’étude […] a été menée de 2006 à 2009 sur plus de 100.000 patients qui avaient été mis en garde par 6.000 médecins. Pendant les 3 années précédant les avertissements, il y eut en moyenne 4,76 accidents pour 1.000 patients, un taux qui a chuté à 2,73 pour 1.000 après l‘intervention des médecins, soit une baisse de 45% ». Le quotidien précise que « malgré ce net progrès, les risques pour les personnes averties par leur médecin demeurent un peu plus élevés que pour le reste de la population générale ». Le Figaro souligne que « les conseils des praticiens étaient toujours motivés par des problèmes médicaux précis, jamais sur le seul critère d'un âge trop élevé.
Parmi les contre-indications figurent la maladie d'Alzheimer, l'épilepsie, les AVC, le diabète, l'alcoolisme et la prise de certains médicaments qui ont des effets sur l'attention et les réflexes ».
Le quotidien explique que « depuis 1968, les médecins dans la province de l'Ontario ont l'obligation légale de déclarer aux autorités si l'un de leurs patients n'est plus en assez bonne santé pour conduire. Malgré la loi, les déclarations étaient très rares, et en 2006, il a été décidé de rémunérer d'une petite prime (28 euros) les médecins qui faisaient une telle mise en garde et la déclaraient ». Le journal précise que « les conducteurs de plus de 65 ans n'ont pas plus d'accidents que les autres classes d'âges, et même bien moins que les jeunes, mais cela ne veut malheureusement pas dire que les risques pour les conducteurs seniors sont les mêmes que pour les autres, bien au contraire. Quand on rapporte le nombre d'accidents au nombre de kilomètres parcourus, les risques croissent très vite à partir de 70 ans, d'après des statistiques américaines ». Le Figaro ajoute que « si les avertissements des médecins portent clairement leurs fruits et permettent de sauver des vies, les professionnels de santé notent que leurs actes sont loin d'être anodins pour ceux qui les reçoivent, et peuvent même affecter la relation avec le patient. Les auteurs de l'étude ont noté une augmentation de 25% du nombre de consultations pour dépression dans l'année qui suivait la mise en garde, et 20% des personnes ne retournaient ensuite plus chez le même généraliste ». Le Figaro observe enfin qu’« en France, l'idée d'imposer des visites médicales aux conducteurs de plus de 70 ans a été proposée à plusieurs reprises, soulevant des protestations et des manœuvres de lobbying qui ont à chaque fois entraîné l'abandon du projet ».