Racing: La tête hors de l’eau
Dominé collectivement hier à la Meinau par une formation brestoise supérieure dans tous les compartiments du jeu ou presque, le RCS a encore une fois trouvé les ressources pour remporter (1-0) sur la fin, grâce à un but de la tête signé Rodrigo, une victoire qui le rapproche du maintien.
Jean-Claude Plessis est aux anges. Pour sa première comme président, même s’il ne sera officiellement nommé que mercredi, le nouvel homme fort du Racing a ouvert hier soir son compteur victoires. Par procuration certes et grâce à l’abnégation d’un effectif qui n’est peut-être pas le plus talentueux de la décennie, mais dont le courage n’a guère d’équivalent.
Ce courage-là était une impérieuse nécessité face à une équipe brestoise qui n’est pas la plus performante de Ligue 2 en déplacement pour rien et n’avait plus perdu hors de ses bases depuis le 21 août. Cette formation bretonne est sûre de son foot, récite une partition savamment orchestrée
par ces manieurs de ballon hors pair que sont Bruno Grougi, Yoann Bigné, Oscar Ewolo ou le petit Mathias Autret.
Avec, en prime, un Nolan Roux qui multiplie les appels, contre-appels et fausses pistes. Bref, qui a empoisonné une arrière-garde strasbourgeoise heureusement aux aguets, à l’image d’un Arnaud Maire décisif sur trois ballons très chauds en première période.
Brahmia, décisif remplaçant.
On l’aura compris : malgré quelques timides réactions bas-rhinoises, les Brestois imposent leur maîtrise technique à un Racing dépassé dans l’entrejeu et dont le marquage sur coup franc laisse à désirer. Les hommes d’Alex Dupont regarderont
sans doute avec attention ce matin à la vidéo l’action de la 4 e et ce but de la tête refusé à Moïse Bru Apanga, sur un coup franc de Grougi, pour un hors-jeu pas évident du tout. À deux reprises, les deux hommes vont remettre le couvert, aidés par la surveillance élastique de Mamadou Bah. Mais par deux fois, les têtes du défenseur gabonais du Stade vont, contrairement à la première, rater la cible (30 e et 60 e), tout comme la tentative d’un Grougi cette fois gêné par un tacle rageur du Guinéen du RCS (38 e). Pascal Janin a beau (re) lancer Magaye Gueye à la pause, puis Gargorov et Brahmia un peu plus tard, Brest est toujours aussi séduisant. Mais le Racing fait front avec ses armes : solidarité, cœur et opiniâtreté. Il va ainsi s’en aller chercher une improbable victoire en toute fin de partie, grâce, encore une fois, à l’un de ses remplaçants. En l’occurrence Farez Brahmia. Le lutin ludovicien s’échappe sur son flanc droit et, d’un joli coup de patte du droit, s’en va déposer un centre millimétré sur la tête de Rodrigo. Le Brésilien, qui a raté son match, va le sauver d’un coup de casque rageur hors de portée d’Elana (86 e).
Au coup de sifflet final, les Bretons s’écrouleront sur la pelouse, conscients d’être passés à côté de quelque chose. À neuf journées de la fin, ils conservent tout de même 10 points d’avance sur le 4 e, Arles-Avignon. « À 0-0, nous aurions été déçus. Alors, à 0-1, vous imaginez combien nous sommes frustrés », regrette l’entraîneur finistérien Alex Dupont. Les Bleus, eux, gardent leur marge de cinq points sur le premier relégable, Châteauroux désormais. Plessis en est tellement content qu’il a accordé sa première double prime. « C’est plus facile à faire avec l’argent des autres », se marre-t-il. De son côté, Pascal Janin reconnaît volontiers l’emprise brestoise :
« On les savait plus forts. Ça s’est vérifié sur le terrain, notamment en première période. Il nous fallait être plus malins, bien organisés et les contrer. Le plan de jeu d’avant-match a été respecté. Il nous faut absolument garder notre destin en main et faire notre bonhomme de chemin sans nous occuper des autres pour atteindre au plus vite la barre des 42 points. Les garçons sont récompensés. C’est un vrai pas vers le maintien. »
Stéphane Godin Infoweb L'Alsace 20/03/2010