Scène de joie autour du buteur lyonnais, Pjanic

Scène de joie autour du buteur lyonnais, Pjanic

AFP - PIERRE-PHILIPPE MARCOU
Victorieux au match aller (1-0), Lyon a parfaitement géré sa rencontre pour décrocher le match nul (1-1).

Pour avoir sous-estimé leur adversaire à Gerland, les Madrilènes étaient repartis bredouilles. A domicile, l'objectif était de rétablir la hiérarchie. Mais face à une équipe de Lyon solidaire, les Galactics n'ont pu refaire leur retard. Les Lyonnais obtiennent un match nul (1-1) et réalise le plus bel exploit de leur histoire européenne.

Karim Benzema, souffrant toujours d'une pubalgie, ne participait pas au match, l'encadrement madrilène préférant le préserver en vue de la suite de la saison. A Lyon, Michel Bastos était absent en raison d'une douleur musculaire.

L'OL crée la sensation

" Lyon va voir qu'à Bernabeu celui qui commande, c'est Madrid ". La déclaration de Cristiano Ronaldo avait d'abord fait trembler la conférence de presse d'avant-match avant de se transformer dans les faits. Après une ouverture de Guti, "CR9" fait parler sa vitesse face à Cris et glisse la balle entre les jambes de Hugo Lloris. La star portugaise signant là son 7e but de la compétition. Infranchissable depuis six matchs (soit 620 minutes), le bloc défensif lyonnais a explosé d'entrée face au rouleau compresseur madrilène. S'en suit une première mi-temps archi dominatrice des Merengue euphoriques, multipliant les occasions de buts. Devant une pareille démonstration, les chances de qualifications lyonnaises semblent bien minces. D'autant plus qu'à la 25e minute, Gonzalo Higuain se retrouve seul face au but vide de Lloris et tire sur le poteau. Certainement le tournant du match. En effet, l'action semble marquer un coup d'arrêt pour les Espagnols, ou plutôt le début de la baraka lyonnaise. Les joueurs de Claude Puel vont, bon an mal an, tenir jusqu'à la mi-temps sur ce score finalement flatteur. L'entraîneur lyonnais le reconnaitra après le match : "On a évité le pire en première mi-temps. Bravo aux joueurs car ils sont allés au bout d'eux-mêmes."


"Lyon a plus été une équipe que nous"

 "Nous croyons sincèrement à nos chances même si Madrid reste le favori" affirmait le capitaine Cris avant le match. "Ce n'est ni plus ni moins qu'un match entre 22 footballeurs et leurs stars ne nous inquiètent pas plus que ça. Le tout, c'est d'y croire et d'être costaud dans les têtes." Costauds dans la tête, les joueurs de Lyon l'ont été. De retour des vestiaires, ils affichent un tout autre visage. Le match s'équilibre et gagne en intensité. L'Argentin Lisandro alerte pour l'une des première fois Casillas à la 50e minute d'une frappe de 30 mètres mais Casillas repousse. Le miracle survient à la 75e minute grâce à un déboulé dans la surface de César Delgado puis une remise de Lisandro. Miralem Pjanic, bien placé récupère le ballon et fusille Iker Casillas. Stupeur dans le stade après ce but de Lyon à l'extérieur. Mathématiquement, il faut alors que le Real marque deux fois pour revenir. Ils n'y parviendront pas. Pour la cinquième fois consécutivement le Real madrid est éliminé en 8e de finale de la Ligue des Champions. Lyon de son côté réalise la performance qui manquait à son palmarès : éliminer un grand d'Europe. Au micro de la télévision espagnole, la défaite est amère pour Guti.
"Je crois que Lyon a plus été une équipe que nous, il faut dire la vérité. En deuxième mi-temps) Je crois que nous ne sommes pas sortis comme nous devions. Et eux, ils ont joué avec plus d'intensité. Toutes les années sont douloureuses (à propos de cinq élimintations précédentes du Real), cette année aussi, et beaucoup plus encore".


Les déclarations :

Iker Casillas (gardien du Real Madrid): "Nous ressentons tous beaucoup de rage. Nous sommes tous très en colère. C'est dur à digérer, surtout pour les joueurs qui sont ici depuis longtemps. C'est un coup de massue. Je demande pardon aux supporteurs pour cette défaite en Ligue des Champions, dans laquelle nous avions placé les plus grands espoirs. Nous devons assumer notre part de responsabilité".

Esteban Granero (milieu du Real Madrid): "On aurait pu mener plus à la mi-temps. En seconde période, on a le contrôle du jeu mais ils jouent bien. C'est un coup très dur pour nous et les supporteurs, qui méritaient mieux. Cela ne va pas du tout nous aider pour le Championnat".

Claude Puel (entraîneur de Lyon): "Le match aller avait été de qualité de notre part et nous avons confirmé sur le second même si en première période nous avons été en difficulté par le jeu en profondeur, technique et rapide du Real. Nous avons été un peu chanceux avec un tir sur le poteau contre nous. Nous avons modifié notre schéma en seconde période. Cela nous a permis de gagner dix mètres sur le terrain alors que le Real a baissé physiquement après avoir produit beaucoup d'efforts avant la mi-temps. Nous avons mis plus de liant et de qualité dans notre jeu. Nous avons pu prendre la largeur. Nous avons pu faire courir le Real qui aime bien avoir le
ballon et c'est là que nous avons réussi notre match. Sur la seconde période, notre qualification est méritée car il a fallu un grand Lyon. Les changements ont été déterminants car les joueurs sont bien rentrés. Jean-Alain Boumsong a un problème musculaire et Makoun également, aux adducteurs. Lisandro aussi mais il a réussi a tenir le match. Nous avons tout changé à la mi-temps. Ce groupe est en train d'écrire sa propre histoire. Il faut garder le cap".

10/03/2010 Vincent Fossiez Info France 3