Diabète de type 2 : la preuve par les bactéries
Marc Mennessier note dans Le Figaro qu’« une étude [internationale] publiée dans Nature montre clairement un lien entre la composition de ce que les spécialistes appellent le microbiote et la survenue d'un diabète de type 2 ». Le journaliste explique que « les chercheurs ont analysé les caractéristiques génétiques (ou métagénome) de la flore intestinale de 345 patients chinois atteints ou non de diabète de type 2 ».
L’un des auteurs, Stanislav-Dusko Ehrlich (Institut national de la recherche agronomique), indique : « Nous avons trouvé une signature microbienne de cette maladie avec un changement très net dans la composition globale du microbiote ». Marc Mennessier relève ainsi que « les patients diabétiques présentent notamment un déficit marqué en bactéries productrices de butyrates, substances dont se nourrissent les cellules qui tapissent la paroi intestinale (entérocytes).
Fragilisées, ces dernières deviennent plus perméables à certaines bactéries pathogènes qui, en passant dans le sang, entraînent une réaction inflammatoire caractéristique du diabète de type 2 ». Le journaliste ajoute que « l'équipe dirigée par Junjie Qin et Jun Wang, de l'Institut de génomique de Pékin, a démontré que ces biomarqueurs pouvaient diagnostiquer l'existence d'un diabète de type 2 chez un individu avec une précision de 81% ». Stanislav-Dusko Ehrlich remarque qu’« aujourd'hui très peu d'institutions ont la capacité de faire des analyses aussi poussées mais il est possible de développer à moyen terme des tests diagnostiques extrêmement simples à mettre en œuvre sous la forme d'une bandelette que le patient introduirait lui-même dans ses matières fécales ».
Marc Mennessier note en outre que « ce type de test pourrait s'appliquer au diabète de type 2 mais aussi à certains troubles hépatiques ou la maladie de Crohn qui en sont dépourvus. […]
Mais pour M. Ehrlich, le «Graal» consiste à prédire l'évolution de ces maladies, en «détectant les perturbations microbiennes avant la manifestation des signes cliniques et l'apparition de dégâts irréversibles pour l'organisme». Cette médecine préventive permettrait selon lui, d'éviter bien des souffrances et de «pérenniser», en réduisant le coût énorme de la prise en charge de ces maladies, «l'accès à la santé pour tous» ».